Mongol de Karin Serres from Theatre du Rivage on Vimeo.
mercredi 18 avril 2012
Mongol en images
Trois minutes de bonheur à feuilleter ce spectacle et ses coulisses… toujours en tournée la saison prochaine !
lundi 16 avril 2012
lundi 9 avril 2012
Théâtre pour la jeunesse et parité ?
Une après-midi bien riche à l'Hippodrome de Douai, à l'invitation de Gilbert Langlois et des collectifs H/F et Jeune public du Nord-Pas de Calais, débat-réflexion dirigé par Cyrille Plansson.
La création jeune public : reproduction des modèles Homme/Femme ou dépassement des genres ? Si l’on considère que nous portons collectivement une responsabilité dans les modèles que nous véhiculons, observe-t-on un discours novateur sur la question du genre ?
L’éveil à ces questions soulève beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas toujours de réponses simples. Notamment le sexe de nos personnages, le fait que chaque culture véhicule ses propres clichés qui, vus de l'extérieur, peuvent créer une vraie richesse, en contraste, la question de la mixité des groupes de travail/des distributions, les possibilités, précisions et inductions de chaque langue, le rapport entre le sexe des auteurs & autrices et celui de leurs personnages…
A la même table que moi ont aussi parlé G. Lefaure, de Scènes d'enfance et d'ailleurs, et V. Cochard, du CORIF.
A la précédente, E. Savasta, M. Levavasseur, B. Pélissier, le Théâtre des Lucioles et L. Kaplan.
Ma conclusion provisoire sur ce vaste sujet : oui, nous auteurs & autrices avons une responsabilité ds la représentation de la société et des individus que nous donnons dans nos texte, notamment pour enfants et adolescents, MAIS :
- nous écrivons de la fiction et il faut la défendre car elle élargit les possibles
- le geste artistique ne doit jamais être instrumentalisé, même pour cette cause juste (pas de « politiquement correct » obligatoire ni de distribution normée)
- au théâtre, tout fait sens, pas seulement le sexe des personnages : la composition des familles, l’environnement, les actions…etc. : il faut élargir ce champ-là aussi
- le plus important pour moi, à l’adresse du jeune public, c’est d’élargir les possibilités, de diversifier les schémas, de préserver cette diversité et surtout d’ouvrir la discussion autour/ensuite. L’attention à la parité ne se mesure pas au coup par coup mais sur une œuvre, une saison, une grande durée, tout un geste artistique.
- plutôt qu’1 processus paritaire mathématiquement vérifié, je préfère des processus conscients de toutes ces questions-là mais qui s’engagent aux côtés des personnages pour élargir leur humanité dans toute leur diversité.
Le genre est une richesse qui renforce la complexité de l’être humain et sa diversité.
Il ne doit pas être une limitation ni le seul critère de définition.
Plus de renseignements auprès de :
Collectif Jeune Public Nord Pas de Calais : collectif-jeune-public@orange.fr
H/F ord Pas de Calais : hf.npdc@gmail.com
La création jeune public : reproduction des modèles Homme/Femme ou dépassement des genres ? Si l’on considère que nous portons collectivement une responsabilité dans les modèles que nous véhiculons, observe-t-on un discours novateur sur la question du genre ?
L’éveil à ces questions soulève beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas toujours de réponses simples. Notamment le sexe de nos personnages, le fait que chaque culture véhicule ses propres clichés qui, vus de l'extérieur, peuvent créer une vraie richesse, en contraste, la question de la mixité des groupes de travail/des distributions, les possibilités, précisions et inductions de chaque langue, le rapport entre le sexe des auteurs & autrices et celui de leurs personnages…
A la même table que moi ont aussi parlé G. Lefaure, de Scènes d'enfance et d'ailleurs, et V. Cochard, du CORIF.
A la précédente, E. Savasta, M. Levavasseur, B. Pélissier, le Théâtre des Lucioles et L. Kaplan.
Ma conclusion provisoire sur ce vaste sujet : oui, nous auteurs & autrices avons une responsabilité ds la représentation de la société et des individus que nous donnons dans nos texte, notamment pour enfants et adolescents, MAIS :
- nous écrivons de la fiction et il faut la défendre car elle élargit les possibles
- le geste artistique ne doit jamais être instrumentalisé, même pour cette cause juste (pas de « politiquement correct » obligatoire ni de distribution normée)
- au théâtre, tout fait sens, pas seulement le sexe des personnages : la composition des familles, l’environnement, les actions…etc. : il faut élargir ce champ-là aussi
- le plus important pour moi, à l’adresse du jeune public, c’est d’élargir les possibilités, de diversifier les schémas, de préserver cette diversité et surtout d’ouvrir la discussion autour/ensuite. L’attention à la parité ne se mesure pas au coup par coup mais sur une œuvre, une saison, une grande durée, tout un geste artistique.
- plutôt qu’1 processus paritaire mathématiquement vérifié, je préfère des processus conscients de toutes ces questions-là mais qui s’engagent aux côtés des personnages pour élargir leur humanité dans toute leur diversité.
Le genre est une richesse qui renforce la complexité de l’être humain et sa diversité.
Il ne doit pas être une limitation ni le seul critère de définition.
Plus de renseignements auprès de :
Collectif Jeune Public Nord Pas de Calais : collectif-jeune-public@orange.fr
H/F ord Pas de Calais : hf.npdc@gmail.com
2 instants de grâce à Granville
Deux instants de grâce à Granville, autour du théâtre, toujours.
Le premier, au Théâtre de la Haute-Ville, pendant le spectacle de la classe de 6° autour d'un montage de mes textes jeunesse, notamment "Frigomonde", où soudain nous les voyons jouer pour de bon et y prendre tellement de plaisir, face au public pour la première fois, emportés par la force de la représentation.
Cerise sur le gâteau : après la fin écrite par Nicolas qui me fait frissonner chaque fois : “Elle est où Karin ? Elle est là, dans les livres, dans les pendrillons, dans les projecteurs, dans nos voix, dans nos regards, dans nos gestes…”, une mère assise à côté de moi se penche et m'avoue : “Moi, quand j'ai commencé à lui faire répéter votre texte, à ma fille, j'ai vraiment trouvé que c'était n'importe quoi mais là, maintenant que c'est joué, je le comprends. C'est bien, même. Vraiment bien. Continuez !”
Le second instant de grâce, c'est l'écoute pendant puis le silence après la représentation des "Deux soeurs", dans la salle de sport du Centre de rééducation Le Normandy, sur le front de mer, devant une soixantaine de patients dans toutes les conditions. Le rideau de bâche semi-transparente s'ouvre, l'odeur du cassoulet monte et, devant les tables de ping-pong repliées, simplement couvertes de draps blancs, sous la lumière crue des bacs fluos, les deux soeurs nous jouent leur vie. Le public réagit finement, écoute et rit, commente à voix basse, c'est déjà beau. Puis elles finissent au Pôle Nord, au milieu des icebergs de tissu, elles pêchent avec leur parapluie, elles nous sourient, et là, le silence… qui dure… on entend juste le murmure des vagues, dehors, en contrebas… woaoh.
Deux cerises encore : Une patiente qui prend la parole, ensuite : “Vous dites que c'est une histoire inventée, mais ça pourrait presque arriver dans la vraie vie.” Et l'un des animateurs du centre : “Pour du théâtre, c'est vachement bien, il faudra recommencer, en fait.”
J'aime ces remarques étonnées, soulagées, sur le théâtre. Elles me rappellent le “Si c'est ça, le théâtre, alors je veux bien !” de l'une spectatrice du Bureau, après la lecture finale au Théâtre de l'est parisien.
Le premier, au Théâtre de la Haute-Ville, pendant le spectacle de la classe de 6° autour d'un montage de mes textes jeunesse, notamment "Frigomonde", où soudain nous les voyons jouer pour de bon et y prendre tellement de plaisir, face au public pour la première fois, emportés par la force de la représentation.
Cerise sur le gâteau : après la fin écrite par Nicolas qui me fait frissonner chaque fois : “Elle est où Karin ? Elle est là, dans les livres, dans les pendrillons, dans les projecteurs, dans nos voix, dans nos regards, dans nos gestes…”, une mère assise à côté de moi se penche et m'avoue : “Moi, quand j'ai commencé à lui faire répéter votre texte, à ma fille, j'ai vraiment trouvé que c'était n'importe quoi mais là, maintenant que c'est joué, je le comprends. C'est bien, même. Vraiment bien. Continuez !”
Le second instant de grâce, c'est l'écoute pendant puis le silence après la représentation des "Deux soeurs", dans la salle de sport du Centre de rééducation Le Normandy, sur le front de mer, devant une soixantaine de patients dans toutes les conditions. Le rideau de bâche semi-transparente s'ouvre, l'odeur du cassoulet monte et, devant les tables de ping-pong repliées, simplement couvertes de draps blancs, sous la lumière crue des bacs fluos, les deux soeurs nous jouent leur vie. Le public réagit finement, écoute et rit, commente à voix basse, c'est déjà beau. Puis elles finissent au Pôle Nord, au milieu des icebergs de tissu, elles pêchent avec leur parapluie, elles nous sourient, et là, le silence… qui dure… on entend juste le murmure des vagues, dehors, en contrebas… woaoh.
Deux cerises encore : Une patiente qui prend la parole, ensuite : “Vous dites que c'est une histoire inventée, mais ça pourrait presque arriver dans la vraie vie.” Et l'un des animateurs du centre : “Pour du théâtre, c'est vachement bien, il faudra recommencer, en fait.”
J'aime ces remarques étonnées, soulagées, sur le théâtre. Elles me rappellent le “Si c'est ça, le théâtre, alors je veux bien !” de l'une spectatrice du Bureau, après la lecture finale au Théâtre de l'est parisien.
Transmission
Grâce à l'équipe de Nova Villa qui réfléchit toujours finement aux croisements artistiques qu'elle peut susciter, j'ai eu la chance pendant ce Méli'môme 2012, d'accompagner les débuts du très original projet de Karine Sauvé, "Les grand-mères mortes", en tant que sa "marraine" d'écriture. Découverte à Nantes, la saison dernière, parmi le groupe de jeunes créateurs québécois, son écriture musicale, rythmique et inspirée m'a tellement touchée que j'ai accepté cette place inusitée en France, pour l'aider à se poser les bonnes questions, celles qui font avancer et surtout, pour l'aider à prendre confiance dans sa propre personnalité artistique.
Quel plaisir de la voir déployer son monde intérieur dans son grand cahier, sur la poussière de la scène presque vide, pourtant déjà habitée, entre ses livres, son sampler, son micro sur pied, sa caisse d'objets, sous les yeux invisibles de ses drôles de meubles humains ou de ses restes de chair-cheveux coulés-envolés.
J'ai hâte de découvrir la suite. je suis heureuse d'avoir pu contribuer à ce beau démarrage. Et je suis aussi très confiante dans la créativité de Karine, dans la création théâtrale à venir, en général, et dans la richesse de tous nos mondes à exprimer.
© Karine Sauvé
Quel plaisir de la voir déployer son monde intérieur dans son grand cahier, sur la poussière de la scène presque vide, pourtant déjà habitée, entre ses livres, son sampler, son micro sur pied, sa caisse d'objets, sous les yeux invisibles de ses drôles de meubles humains ou de ses restes de chair-cheveux coulés-envolés.
J'ai hâte de découvrir la suite. je suis heureuse d'avoir pu contribuer à ce beau démarrage. Et je suis aussi très confiante dans la créativité de Karine, dans la création théâtrale à venir, en général, et dans la richesse de tous nos mondes à exprimer.
© Karine Sauvé
mercredi 4 avril 2012
Message National de Jean-Marie Piemme pour la Journée mondiale du Théâtre
Message National pour la Journée Mondiale du Théâtre par Jean-Marie Piemme
mardi 27 mars 2012
Jamais la paix dans le monde n’adviendra par le seul mérite du théâtre.
La paix dans le monde est affaire de politique, de forces politiques en chocs, de mouvements sociaux, de luttes dans le réel. Le théâtre qui prêche, fut-ce pour une cause juste, raisonnable, dont on souhaite de tout cœur la victoire, n’est pas, n’a jamais été autre chose qu’une manifestation d’idéalisme au sens le plus péjoratif du terme. La bonne volonté, le politiquement correct, les paroles lénifiantes, l’exaltation des messages positifs n’ont jamais fait du bon théâtre. Est-ce que Sophocle prêchait la paix ? Est-ce que Shakespeare prêchait la paix ? Est-ce que Beckett prêchait la paix ? Difficile de l’affirmer. Avec Adorno, Horkheimer ou Edward Bond, il faut rappeler que la barbarie n’est pas le contraire de la civilisation, mais un de ses effets possibles, comme l’Allemagne des années trente, si philosophique, si artistique, si lettrée, si cultivée, si éduquée, l’a hélas montré dans son épisode nazi.
Que peut le théâtre aujourd’hui ? Presque rien. Beaucoup.
Presque rien si on en fait un vecteur de rédemption, si on le charge de bons sentiments et d’une vertu miraculeuse, d’une puissance démiurgique qu’il n’a pas, si on le croit porteur d’une aube absolue, sans comprendre que la croyance en une aube absolue s’alimente toujours à la fable d’un dieu qui crée le monde à partir de rien.
Beaucoup, énormément, s’il s’agit d’éveiller, d’activer, de fortifier en chacun les forces de la lucidité et de l’imagination. Penser ce que nous sommes, ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne devons pas être, ce que nous pourrions être, ce qui nous est arrivé, ce qui pourrait encore nous arriver, penser que le réel est touffu, mouvant, imprévu ; qu’il contient une multiplicité de possibles et que son état actuel ne traduit en rien une obligation, un destin inévitable ; le penser en artistes et nourrir l’imaginaire en conséquence, faire travailler des formes spécifiques pour dire le monde et nous dans le monde, sachant que nos prédécesseurs se sont affrontés aux questions de leur temps, que nous ne sommes pas les premiers et pas les derniers à le faire : le pain ne manque pas sur la planche.
Beaucoup encore si on cherche quelque chose qui vienne du texte, qui vienne du corps, qui vienne du son, des images, de la musique, quelque chose qui surgisse de tout cela ensemble si on le souhaite, articulé, ordonné, construit, habité par une vision, un souffle, un point de vue ; mais quelque chose qui nous arrache tous (salle et scène) aux marécages actuels de l’insignifiance. Nous avons besoin de manifestations scéniques fortes, intenses, pointues qui affinent la sensation, de prises de position qui aiguisent l’intelligence de nos rapports au monde et multiplient nos résistances à l’aveuglement. Elles existent, il faut en souhaiter davantage. Leur mérite est de trancher sur le devenir unidimensionnel d’une époque et d’un système politique qui veulent nous imposer le double cancer de la marchandise et du profit. Nous avons besoin de trouble et d’inquiétude pour contrer le confort des certitudes, des évidences, du raisonnable, du définitif, pour fêler l’arrogance des experts, pour dégonfler la « vérité » des églises, pour regarder la politique qui nous regarde et souhaiterait nous inféoder à la loi du rendement. Nous avons besoin de complexité contre le bruit simplificateur des discours qui ont pignon sur rue, nous avons besoin de joies artistiques violentes pour déjouer la tristesse d’un présent sans horizon.
La grande vertu du théâtre n’est pas dans sa capacité de bonté ou de compassion, dans une rectitude bien-pensante ou dans une bonne conscience victimaire. Elle réside dans son obstination à faire voir le visage contradictoire et tourmenté du réel, sa grandeur et sa bassesse, sa gravité et son dérisoire, sa séduction et sa malfaisance ; à l’afficher, ce réel, avec une inventivité, une puissance formelle, une visée de jouissance à cette forme qui densifient chez chacun la conviction qu’une autre façon de vivre est possible. Sophocle, Shakespeare ou Beckett n’ont rien fait d’autre que de montrer l’impossible du monde, mais ils l’ont fait de façon telle qu’ils ont donné à l’Humanité, par le travail de leur art, par leur investissement dans ce travail, autant de raisons d’espérer que de désespérer.
Cette contradiction est une ligne de crête sur laquelle nous pouvons marcher sachant qu’ainsi nous ne serons ni des oiseaux de malheur, ni des dealers d’optimisme, mais des hommes précaires parlant à d’autres hommes précaires dans des temps incertains.
JEAN-MARIE PIEMME, cité par Valérie Cordy
Plus d'infos sur le site ITT Wallonie Bruxelles : http://www.iit-walloniebruxelles.be/spip.php?article73
mardi 27 mars 2012
Jamais la paix dans le monde n’adviendra par le seul mérite du théâtre.
La paix dans le monde est affaire de politique, de forces politiques en chocs, de mouvements sociaux, de luttes dans le réel. Le théâtre qui prêche, fut-ce pour une cause juste, raisonnable, dont on souhaite de tout cœur la victoire, n’est pas, n’a jamais été autre chose qu’une manifestation d’idéalisme au sens le plus péjoratif du terme. La bonne volonté, le politiquement correct, les paroles lénifiantes, l’exaltation des messages positifs n’ont jamais fait du bon théâtre. Est-ce que Sophocle prêchait la paix ? Est-ce que Shakespeare prêchait la paix ? Est-ce que Beckett prêchait la paix ? Difficile de l’affirmer. Avec Adorno, Horkheimer ou Edward Bond, il faut rappeler que la barbarie n’est pas le contraire de la civilisation, mais un de ses effets possibles, comme l’Allemagne des années trente, si philosophique, si artistique, si lettrée, si cultivée, si éduquée, l’a hélas montré dans son épisode nazi.
Que peut le théâtre aujourd’hui ? Presque rien. Beaucoup.
Presque rien si on en fait un vecteur de rédemption, si on le charge de bons sentiments et d’une vertu miraculeuse, d’une puissance démiurgique qu’il n’a pas, si on le croit porteur d’une aube absolue, sans comprendre que la croyance en une aube absolue s’alimente toujours à la fable d’un dieu qui crée le monde à partir de rien.
Beaucoup, énormément, s’il s’agit d’éveiller, d’activer, de fortifier en chacun les forces de la lucidité et de l’imagination. Penser ce que nous sommes, ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne devons pas être, ce que nous pourrions être, ce qui nous est arrivé, ce qui pourrait encore nous arriver, penser que le réel est touffu, mouvant, imprévu ; qu’il contient une multiplicité de possibles et que son état actuel ne traduit en rien une obligation, un destin inévitable ; le penser en artistes et nourrir l’imaginaire en conséquence, faire travailler des formes spécifiques pour dire le monde et nous dans le monde, sachant que nos prédécesseurs se sont affrontés aux questions de leur temps, que nous ne sommes pas les premiers et pas les derniers à le faire : le pain ne manque pas sur la planche.
Beaucoup encore si on cherche quelque chose qui vienne du texte, qui vienne du corps, qui vienne du son, des images, de la musique, quelque chose qui surgisse de tout cela ensemble si on le souhaite, articulé, ordonné, construit, habité par une vision, un souffle, un point de vue ; mais quelque chose qui nous arrache tous (salle et scène) aux marécages actuels de l’insignifiance. Nous avons besoin de manifestations scéniques fortes, intenses, pointues qui affinent la sensation, de prises de position qui aiguisent l’intelligence de nos rapports au monde et multiplient nos résistances à l’aveuglement. Elles existent, il faut en souhaiter davantage. Leur mérite est de trancher sur le devenir unidimensionnel d’une époque et d’un système politique qui veulent nous imposer le double cancer de la marchandise et du profit. Nous avons besoin de trouble et d’inquiétude pour contrer le confort des certitudes, des évidences, du raisonnable, du définitif, pour fêler l’arrogance des experts, pour dégonfler la « vérité » des églises, pour regarder la politique qui nous regarde et souhaiterait nous inféoder à la loi du rendement. Nous avons besoin de complexité contre le bruit simplificateur des discours qui ont pignon sur rue, nous avons besoin de joies artistiques violentes pour déjouer la tristesse d’un présent sans horizon.
La grande vertu du théâtre n’est pas dans sa capacité de bonté ou de compassion, dans une rectitude bien-pensante ou dans une bonne conscience victimaire. Elle réside dans son obstination à faire voir le visage contradictoire et tourmenté du réel, sa grandeur et sa bassesse, sa gravité et son dérisoire, sa séduction et sa malfaisance ; à l’afficher, ce réel, avec une inventivité, une puissance formelle, une visée de jouissance à cette forme qui densifient chez chacun la conviction qu’une autre façon de vivre est possible. Sophocle, Shakespeare ou Beckett n’ont rien fait d’autre que de montrer l’impossible du monde, mais ils l’ont fait de façon telle qu’ils ont donné à l’Humanité, par le travail de leur art, par leur investissement dans ce travail, autant de raisons d’espérer que de désespérer.
Cette contradiction est une ligne de crête sur laquelle nous pouvons marcher sachant qu’ainsi nous ne serons ni des oiseaux de malheur, ni des dealers d’optimisme, mais des hommes précaires parlant à d’autres hommes précaires dans des temps incertains.
JEAN-MARIE PIEMME, cité par Valérie Cordy
Plus d'infos sur le site ITT Wallonie Bruxelles : http://www.iit-walloniebruxelles.be/spip.php?article73
mardi 3 avril 2012
Rencontre croisée H/F-collectif JP à l'Hippodrome de Douai
Rencontre croisée Collectif Jeune public - Collectif H/F
mardi 3 avril 2012 après-midi à l’Hippodrome de Douai
Accueil par Gilbert Langlois, directeur de l’Hippodrome, scène nationale de Douai.
14h00 - Table Ronde 1
Le jeune public : un créneau accordé aux femmes ?
Le jeune public échappe-t-il aux inégalités professionnelles Homme / Femme observées
au sein des métiers de la culture ?
Avec :
Élise Vigier, Frédérique Loliée, Leslie Kaplan, Théâtre des Lucioles,
Chantal Lamarre, directrice de Culture Commune, scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais,
Estelle Savasta, auteure et metteuse en scène,
Blandine Pélissier, membre actif H/F Île de France.
Marie Levavasseur, metteuse en scène de la Compagnie Tourneboulé,
16h30 - Table Ronde 2
La création jeune public : reproduction des modèles Homme/Femme ou
dépassement des genres ?
Si l’on considère que nous portons collectivement une responsabilité dans les modèles
que nous véhiculons, observe-t-on un discours novateur sur la question du genre ?
Avec :
Véronique Cochard, CORIF,
Karin Serres, auteure,
Pierre Banos, responsable des éditions théâtrales,
Mathieu Frackowiak, philosophe et auteur,
Geneviève Lefaure, présidente de Scènes d’enfance.
mardi 3 avril 2012 après-midi à l’Hippodrome de Douai
Accueil par Gilbert Langlois, directeur de l’Hippodrome, scène nationale de Douai.
14h00 - Table Ronde 1
Le jeune public : un créneau accordé aux femmes ?
Le jeune public échappe-t-il aux inégalités professionnelles Homme / Femme observées
au sein des métiers de la culture ?
Avec :
Élise Vigier, Frédérique Loliée, Leslie Kaplan, Théâtre des Lucioles,
Chantal Lamarre, directrice de Culture Commune, scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais,
Estelle Savasta, auteure et metteuse en scène,
Blandine Pélissier, membre actif H/F Île de France.
Marie Levavasseur, metteuse en scène de la Compagnie Tourneboulé,
16h30 - Table Ronde 2
La création jeune public : reproduction des modèles Homme/Femme ou
dépassement des genres ?
Si l’on considère que nous portons collectivement une responsabilité dans les modèles
que nous véhiculons, observe-t-on un discours novateur sur la question du genre ?
Avec :
Véronique Cochard, CORIF,
Karin Serres, auteure,
Pierre Banos, responsable des éditions théâtrales,
Mathieu Frackowiak, philosophe et auteur,
Geneviève Lefaure, présidente de Scènes d’enfance.
lundi 2 avril 2012
Tag III sous les ors de la Chambre du commerce
Magnifique lecture-concert de Tag, 3ème épisode, dans la salle Tony Garnier de la Chambre du Commerce de Lyon.
Toute la classe de Forest était là, suspendue aux nuits, aux jours, aux voix, aux aboiements et à la double enquête. A reconnaître personnages, endroits et moments en frémissant. A rire aussi.
Je replonge dans l'écriture avant l'été, pour boucler la boucle et faire profiter le premier épisode de la richesse développée dans les deux suivants. Puis écriture d'une forme concentrée en début de saison prochaine. Puis répétitions des Dark Night Dogs, et concert… à venir. Pogo !
Toute la classe de Forest était là, suspendue aux nuits, aux jours, aux voix, aux aboiements et à la double enquête. A reconnaître personnages, endroits et moments en frémissant. A rire aussi.
Je replonge dans l'écriture avant l'été, pour boucler la boucle et faire profiter le premier épisode de la richesse développée dans les deux suivants. Puis écriture d'une forme concentrée en début de saison prochaine. Puis répétitions des Dark Night Dogs, et concert… à venir. Pogo !
Monstres#2 à Méli'môme
Et voilà, Monstres étape 2 s'est joué à Méli'môme, en scolaire l'après-midi puis en tout public le soir, devant le public exceptionnel de ce festival si humain et riche.
Comme chaque fois, un vrai bel accueil de Nova Villa, sur tous les plans.
Entre les deux représentations, discussions dans l'herbe avec Pascal, Corinne et toute l'équipe.
Après la scolaire, discussion publique.
Quel plaisir de travailler dans ces endroits d'intelligence.
de gauche à droite : Corinne Méric, KS, Pascal Brullemans.
de gauche à droite : K. Serres, Corinne Méric, Pascal Brullemans (photo © L'Union)
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