mardi 27 décembre 2011

Ec = 1/2mv2 à Amiens

La création d' “Ec = 1/2 mv²” par le Kollectif Singulier, suite/développement de “Le Noyau” (qui avait fait l'objet de leur Crash Texte 3 en 2010 - cf post de mai 2010 ) se déroulera du 18 au 20 janvier 2012 à 19h 30, à la Maison du Théâtre d'Amiens.
Second volet d'une expérience artistique extrême, surprenante et engagée à laquelle j'ai la chance de participer, j'ai hâte de voir où ce second texte écrit en retour, pour eux, les aura amenés, et vers quels nouveaux territoires cette recherche scénique va pouvoir me relancer…

Marche et fouille ! épisode II

Dimanche 18 décembre, juste avant la représentation de Week-end caravaning, deuxième épisode de “Marche et fouille ! (Le peuple des embruns)” à l'Archipel de Granville :
Où Wrack, Blek et Steg entrent dans le foyer pour répéter au chaud “Joyeux anniversaire" en prévision des 100 ans et demi d'Alga, et où on en apprend plus sur l'Angliche, le père des deux siamois, et sur la mort accidentelle de leur mère, sur la plage…

Tag, épisode III

L'épisode III continue de s'écrire au gré de mes passages à Saint-Priest, où les bâtiments des Alpes, volets fermés, murés, attendent toujours leur démolition programmée… Quels tags, cette fois, et où ? Et qui est en danger ?
A suivre… (Première rencontre avec les élèves du lycée Forest en janvier.)

lundi 26 décembre 2011

Micro-rencontres sur l'écriture vivante

A l'instigation de Scènes d'enfance et d'ailleurs, je participe aux Micro-Rencontres sur le Théâtre contemporain pour le Jeune Public, en menant avec Philipe Dorin celle sur l'écriture vivante, subdivisée ainsi :
- Le répertoire contemporain et comment mieux le faire vivre (responsable : Ph. Dorin)
- Le chant-champ des langues = La langue/les langues (responsable K. Serres pour Laboo7)

Première réunion plénière : le 8 décembre au Théâtre Dunois, nous étions une quinzaine.
Prochaine réunion plénière (de bilan) : le 27 janvier 2012, date et lieu à définir.

Entre les deux :
- réunion sur le Répertoire contemporain le vendredi 5 janvier, de 16h à 18h au Théâtre Dunois, 108, rue du Chevaleret, Paris 13e
- réunion sur Les langues le jeudi 19 janvier de 14 à 17h, Salon de la Maison des auteurs, 7 rue Ballu, 75009 Paris, M° Blanche.
Entrée libre mais inscription préalable indispensable auprès de :
- Philippe Dorin (dorin.philippe@free.fr)
- Karin Serres (karin@karinserres.com).

K. Serres, P. Dorin au Théâtre Dunois - photo © Emile Lansman

Second monstre de "Monstres"

Vendredi 23, à 10h, au quatrième étage du TNG, en Petite Salle, pour terminer sa troisième semaine de répétitions, second monstre de "Monstres", de Pascal Brullemans, devant une quinzaine de spectateurs privilégiés : un grand bonheur, juste avant Noël.
La suite (publique) les 11 et 12 janvier au TNG, fin mars à Reims dans le cadre de Mélimômes, et plus…

"Rose, Rose, Rose" à l'Opéra de Reims


Séance photo de rattrapage, grâce à Ann-Sofie Barany (la lecture a eu lieu le 2 décembre au soir, suivie d'une dégustation des 3 bulles)

De gauche à droite :
Martin Selze, Jean-Baptiste Anoumon et Kelly Rivière.


A venir, un compte-rendu de la formidable journée de discussion, ce même 2 décembre, avec les auteurs et autrices suédois/es invité/e/s à la médiathèque Jean Falalla par Nova Villa et l'Orcca, dans le cadre de Reims Scènes d'Europe 2011.

mardi 20 décembre 2011

"Monstres" prend forme

Deuxième semaine de répétitions de Monstres au TNG, avec costumes, décor, son et lumière. Ça avance !

jeudi 8 décembre 2011

Monstres # 1 au TNG

Mongol, la tournée

vendredi 18 novembre 2011

Au feu ! Qu'est-ce qui brûle en vous ?

Ça y est, "AU FEU ! C’EST COMMENT QU’ON VA OU ?", les deux journées de réflexion autour du théâtre jeune public viennent de commencer à la Maison de la Culture Plateau-Mont Royal, de l'autre côté de l'Atlantique, à Montréal, organisées par Eve Bouchard, Sylvain Cornuau (Le Carrousel) et Marie-Eve Huot (Théâtre Ebouriffé).
Alors je mets en ligne le texte qu'ils m'ont demandé, en réponse à cette question : “Qu'est-ce qui brûle en vous, en tant que créateur pour le jeune public ?” et j'ai hâte de lire les autres réponses d'Annabelle Sergent, Suzanne Lebeau, Sébastien Harrisson, Louis-Dominique Lavigne, David Paquet, Martin Bellemare, Geneviève Billette, Alain Grégoire et Mélanie Brisebois.

“Le plaisir, la colère et l’urgence

Ce qui brûle en moi, c’est l’intense plaisir de la fiction, ce monde étrange, chaleureux et puissant qui se nourrit du quotidien que je traverse pour faire naître d’autres mondes cousins, reliés, échos, reflets déformés, qui se recréent sans cesse.
Ce qui brûle aussi, c’est la force des mots, inépuisable, la joie de nager à l’instinct dans leur flot, leur puissance encore accrue sur scène, et leur goût, leur image, leur résonnance, leur rythme, leur sens multiple, leur façon de se faire attendre puis de surgir pour battre et danser jusqu’à ce qu’ils trouvent leur place.
Ce qui brûle, c’est tous ces personnages aux corps incandescents qui arrivent soudain dans ma tête, s’y installent le temps que je les écoute puis disparaissent pour laisser la place aux suivants, ne laissant derrière eux qu’une odeur particulière, une ombre ou quelques miettes.
Ce qui brûle, aussi, c’est la colère. Colère de voir la fiction amenée sciemment à disparaître de nos vies et de nos pensées, entraînant avec elle l’idée de modifier la réalité, de réécrire le quotidien, de conjuguer au futur, de multiplier les possibles, d’éviter les boulevards, d’inventer de nouveaux buts et chemins. Sans fiction, plus de rébellion. Sans fiction, plus tant de goût au réel, non plus.
Ce qui brûle, depuis quelque temps, c’est l’urgence de mettre nos pieds dans les portes du théâtre vivant pour les empêcher de se refermer au nez des jeunes, des enfants, du public non familier qui n’ose pas entrer. Et l’urgence, toujours, d’embrasser ce public dans une vaste foule de spectateurs de tous âges, sexes, horizons, langues et cultures, sans les séparer en sous-groupes cloisonnés, pré-divertis ou calibrés : qu’ils s’y rencontrent, au contraire, pour partager leurs émotions.
Car ce qui brûle en moi, depuis plus de vingt ans, c’est l’extraordinaire intensité possible de cette rencontre éphémère, entre humains : lorsqu’entre scène et salle, comédien/ne/s, spectateur/trice/s, auteur/trice/s, technicien/ne/s, artistes et administratif/ve/s conjuguent leur travail et leur sensibilité pour atteindre ces instants rares où nous partageons quelque chose de sauvage, d’éblouissant, de troublant et d’inexplicable qui nous parle de nos vies et nous accompagne, une fois les lumières rallumées, pour longtemps.
Au feu ! C’est comment qu’on va où ? Ce qui brûle en moi, depuis vingt ans que je travaille dans le théâtre pour les enfants et les adolescents, c’est des braises. C’est moins spectaculaire que les flammes, mais ça résiste au vent, au froid, au temps, et quand on souffle dessus, chaque fois qu’on veut, ça lance un nouveau feu (de joie ?).”

SKRIVA/ÉCRIRE - Nova Villa/Reims Scènes d'Europe !

Dans le cadre du focus suédois de Reims Scènes d'Europe 2011, pour tou/te/s les passionné/e/s du théâtre suédois contemporain pour le jeune public, et pour tou/te/s celles et ceux qui se demandent ce qui s'écrit, aujourd'hui, là-haut dans le Nord, dans ce pays si pionnier dans ce domaine, nous co-organisons, Marianne Ségol, Marie Kraft et moi, avec Nova Villa, toute une journée de rencontre-discussion autour du rapport entre l'écriture et les processus de création, en présence de remarquables représentant/e/s de ce théâtre parmi lesquels Suzanne Osten, Jonas Hassen Khemiri, Ann-Sofie Barany, Rasmus Lindberg, Erik Uddenberg…, qui viendront spécialement de Suède partager leur expérience, leurs projets et leurs coups de coeur avec nous.
C'est le vendredi 2 décembre à Reims, médiathèque Jean Fallala ( en plein centre), de 10h à 19h30, avec lecture d"extraits de leurs derniers textes et de nombreux plaisirs partagés, dont un nouvel aperçu de “Rose, Rose, Rose" en fin de journée.

Plus de détails ici : http://www.scenesdeurope.eu/fr/evenement/163-skriva-ecrire

Inscriptions auprès de Nova Villa :
reservations@nova-villa.com
Tél. 03.26.09.33.33

Reims n'est qu'à 45' de Paris en train, et c'est une occasion rare de rencontrer ces artistes passionnants.
Venez nombreux/ses !

Théâtrales jeunesse a 10 ans

…et pour l'occasion, la maison d'édition a réalisé de courts entretiens vidéo avec de nombreux/ses auteurs et autrices maison, autour de quelques pages de lecture et de trois questions.
Ils sont visibles à cette adresse :
http://vimeo.com/channels/theatralesjeunessea10ans#30868196

Mongol à Niort

Mongol vient de jouer deux jours au Moulin du Roc, à Niort. Quelle écoute, quelle subtilité, quel engagement du (jeune) public pendant la séance scolaire à laquelle j'ai assisté : une médiation, par ce théâtre et par les Foyers Ruraux du Poitou-Charentes, qui sert une intensité rare. Voilà l'échange humain que devrait atteindre chaque représentation scolaire et qu'elle pourrait atteindre, si on la prépare, comme ici, en joignant réflexion, intuition et moyens nécessaires. (texte à suivre)
Sans oublier les corbeaux racontés par Brigitte, les deux oisillons migrateurs dans la lumière des phares, le hibou recueilli ou l'aigle percutant la baie vitrée…
© B. Castiglioni.

Partir en écriture - saison 1 : souvenir

Puisque j'en ai parlé à propos de Lobo Antunes, voici une image de la première caravane d'auteurs-voyageurs-motards de “Partir en écriture”, ce projet rare, en 2008, devant notre port d'attache, le Théâtre de la Tête Noire, à Saran.
De gauche à droite : Gilles Granouillet, Philippe Aufort, Carole Thibaut, moi, Gérald Dumont et William Pellier
qui ont écrit pendant ce projet : Vesna, L'homme sans, Eté, Marzïa, Taklamakan et Vesterne.



Depuis, deux autres équipes sont parties à leur tour, via d'autres moyens de locomotion…
Plus de détails sur : http://www.theatre-tete-noire.com/

samedi 12 novembre 2011

La traduction, journée de réflexion au CNT

De beaux échanges lors de la journée de réflexion sur la traduction théâtrale, organisée par le CNT et la Maison Antoine Vitez.
Ecouter Laurent Mulheisen parler de ce que l'auteur "fait à sa langue" lorsqu'il écrit, ou Séverine Magois raconter comme elle a la sensation de connaître profondément l'oeuvre des auteurs anglophones qu'elle traduit depuis longtemps, parfois même mieux qu'eux, et puis échanger expériences et intuitions entre tous, autour des allers-retours organiques que les langues mènent en nous, du système et de l'esprit d'une pièce, du compagnonnage artistique auteur/traducteur… Nous avions largement de quoi échanger pendant une semaine encore.

mercredi 9 novembre 2011

Au bord, de Claudine Galéa, 7° grand prix de littérature dramatique

Le jury du Grand Prix de littérature dramatique organisé par le Centre national du Théâtre s’est réuni le 7 novembre à la Brasserie Bofinger (Paris IVème) pour sélectionner et annoncer le lauréat 2011 : Au Bord de Claudine Galea – Éditions Espaces 34

“Écrit à partir de la célèbre photographie de la soldate tenant en laisse un prisonnier à Abou Ghraib, Au bord mêle l’intime et le politique pour interroger l’humain. C’est un texte inclassable dont la force, évidente, hante.”

Plus d'infos sur le site du CNT : www.cnt.asso.fr

Piccolo de novembre

J'ai écrit un article dans le Piccolo n°13, novembre 2011, sur la fonte de la fiction dans l'univers des enfants d'aujourd'hui, à partir d'un certain âge.

Le Piccolo
Une publication Millénaire Presse
11, rue des Olivettes - BP 41805
44018 Nantes Cedex 1 – France

Rédaction - abonnements - publicité
Tél 02 40 20 60 20
Fax 02 40 20 60 30

samedi 5 novembre 2011

Le peuple algal arrive à Granville

Les premiers représentants du peuple algal viendront rendre visite au public de l'Archipel courant novembre, un soir, sous la direction de Nicolas Rivals, de la compagnie Dodéka. D'autres suivront, régulièrement, toute la saison. Qui sont-ils ? D'ou viennent-ils ? Que cherchent-ils ?

Sortir du corps / Le grand théâtre du monde

Un bel article sur “Sortir du corps” dans le blog du Figaro :
“L'Oiseau-Mouche dans les pas de Valère Novarina”.

http://blog.lefigaro.fr/theatre/2011/10/loiseau-mouche-dans-les-pas-de.html

Au feu ! C'est comment qu'on va où ?


Pour toutes et tous les transatlantiques, et pour celles et ceux qui suivront cela de plus loin, deux jours de réflexion qui semblent intéressants.
Plus d'informations à cette adresse :
http://theatre-ebouriffe.com/aufeu/index.php

TAG III : le retour !

Qui a bombé BLON***KILA sur la porte de Giuseppe Ensam, à la fin de l'épisode I ?
Et qui a abandonné sa peluche d'enfance dans l'inondation de la salle de danse, à la fin de l'épisode II ?
Qu'est-il devenu depuis que Dark Jean-Marc s'est électrocuté par désespoir d'amour ?
Et Christel, que recherche-t-elle ? Pourquoi a-t-elle peur de Trois Poings, l'ancien boxeur ?
Et pourquoi les chiens de la ville se rassemblent-ils, la nuit, derrière la gare, près de la centrale électrique, inquiets, que sentent-il monter ?
Tag III : l'écriture reprend…
Elle se poursuivra au long cours en lien avec la Compagnie Bouche bée, le Centre Culturel Théo Argence et le lycée Forest de Saint-Priest.
Lecture rock et noire publique dirigée par Anne Contensou vendredi 30 mars 2012, à Lyon, dans le cadre du festival noir Quais du Polar, avec le soutien du CC Théo Argence.

Premier "monstre" de Monstres

Après avoir travaillé à la table avec Pascal Brullemans, son auteur, et Corinne Méric, comédienne et conceptrice du projet (compagnie Bande d'Art et d'Urgence, Lyon) : plongée dans une première semaine de répétitions au Centre CCAS de Superbesse avec presque tout l'équipe, au milieu des montagnes, et premier “monstre" de Monstres samedi soir, devant une trentaine de personnes. 23 premières minutes de lecture habitée, dans un espace symbolique bricolé, premières esquisses de jeu, de scénographie, de costume, de son, le travail d'une semaine… un grand et beau moment !
Ce texte est d'une profondeur qui n'égale que son humour et sa force poétique : vivement la suite des répétitions.

Cerise (linguistique) sur le gâteau : invité d'honneur du Théâtre Ebouriffé, organisateur de la manifestation "Au feu, c'est comment qu'on va où ?", à Montréal, les 18 et 19 novembre prochains, Pascal Brullemans a écrit une version "québécoise" de Monstres pour l'occasion, totalement dédoublée de la version originale, mais dont la langue change subtilement le personnage de Nelly. D'où une richesse rarissime : même si nous continuerons de travailler la vo, nous disposons maintenant de deux versions dramaturgiques, ou de deux facettes du personnage central…

Antonio Lobo Antunes est-il soluble dans l’espace-temps, et réciproquement ?

Texte écrit pour le projet "Entendez Voir, La littérature est-elle soluble dans la télévision ?", imaginé par l'Ina et la Maison des Ecrivains, et lu à l'Auditorium du Petit Palais mercredi dernier.

Ça commence un vendredi à 14h, dans la salle de visionnage de l’INA, face à l’écran, main gauche sur le clic droit, après que Joëlle m’ait expliqué la manipulation des fenêtres et apporté du thé : lequel tu préfères ? / un thé vert / les deux sont verts / alors Gen Maïcha
mais tout commence réellement il y a quatre ans, quand je choisis le Portugal comme destination inconnue pour le projet “Partir en écriture” du Théâtre de la Tête Noire, saison I, thématique: Le bout du monde (parce qu’au bout, le monde tombe forcément dans la mer)
Où, au Portugal ? Patrice me raconte Lisbonne, les cages à oiseaux dans l’Alfama, les trams et surtout Cacilhas, de l’autre côté du Tage, Cacilhas et ce café au bord du fleuve, dont on se transmet le nom de voyage en voyage : O Ponto Final.
O ponto final, o meu ponto inicial ? (Le point final, mon point de départ ?)

Va pour Lisbonne ! je dis, et je me renseigne sur les auteurs portugais vivants, à lire avant de partir. Ils sont deux, il paraît : Lobo Antunes et Saramago, mais si vous aimez l’un, vous ne pourrez pas aimer l’autre (des conneries, me dira José).
Alphabet oblige, je commence par Lobo Antunes (Antoine Loup Antoine). Ses romans aux titres étranges prennent toute une ligne. J’achète “Explication des oiseaux” pour savoir si c’est lui qui explique les oiseaux ou les oiseaux qui s’expliquent eux-mêmes. De retour chez moi, peut-être dans la rue déjà, j’ouvre le livre, sa langue me happe comme un trou noir aspire tout ce qui passe à sa portée et j’attrape la Lobo Antunite (c’est lui qui dit qu’il aimerait qu’on attrape ses livres comme on attrape une maladie) : je plonge dans un tourbillon de vie qui m’arrache à ma réalité, un rendez-vous électrique au cœur d’un monde plus riche, plus vivant, plus foisonnant, plus incontrôlable et plus réel même que la réalité.
Pire qu’attraper la Lobo Antunite, je deviens Lobo Antunomane : je n’ai pas encore tout lu, car c’est si puissant qu’il faut reprendre mon souffle ; et j’en garde aussi, intentionnellement, pour que ce pur plaisir de littérature dure le plus longtemps possible.
Alors, cet après-midi de septembre, à l’Ina, main sur la souris, au moment de lancer le premier reportage numérisé, je me demande : comment peut-on parler d’un écrivain comme celui-là et de son écriture, à la télévision ? Comment parler d’un écrivain, à la télévision, de toute façon ? Qu’est-il est important de dire, de montrer, ou au contraire de cacher ? Et lui, lui si particulier, comment donner envie de le découvrir ?
Les portugais que je rencontre s’étonnent tous que je le lise avant Saramago. Il y a deux étés, dans la voiture qui m’emmène à toute allure vers Costa da Caparica, la plage venteuse aux eaux glacées, étrange décor de cinéma à l’abandon, hôtels de luxe neufs émergeant du sable, leur haie de drapeaux claquant au vent, route de planches menant vers nulle part, piscines vides, restaurants en ruines et une armée de chiens errants, la nuit, entre les palmiers édentés, dans la voiture toutes vitres baissées tellement il fait chaud, et mon bras mou dehors, l’air interloqué du conducteur- stagiaire quand je lui demande comment c’est, Aveiro : pourquoi aller là-bas ? C’est un trou, c’est moche ! / Oui mais moi j’y pense, à cet endroit, depuis que j’ai lu « Explication aux oiseaux », j’ai été/je suis toujours (une partie de moi) ce Rui qui erre, en plein hiver, les pieds dans la vase, coincé dans le sandwich de ciel et d’eau superposés, à fleur de terre.

Je lis “Retour des caravelles”, chaque soir de mon premier séjour à Lisbonne, dans mon bain, avec une bière, (Monastère des Hiéronymites, pasteis de Nata, éblouissant reflet du soleil métallique sur le Tage qui bat au pied du monument aux grands navigateurs qui se bousculent des trois côtés : eh, oh, poussez-pas !)
Et je lis “La Splendeur du Portugal”, un été, en plein soleil, tartinée de crème, sauvage Noël de solitude clignotant comme un vieux sapin synthétique
Et je lis “Le cul de Judas”, à Paris, soufflée par la moiteur de l’Afrique.
Et je lis “Mémoire d’éléphant », à Berlin, son premier, dans une langue qui se cherche, qui s’étouffe elle-même, mais l’intérieur, l’intérieur de cet homme !
Et je lis ses trois “Livres de Chroniques”, parfaits pour le métro, coincée dans la foule aux bras de sueur mais moi, tellement ailleurs que j’en laisse passer ma station
Et, bientôt, je l’ai commandé, je vais lire “N’entre pas si vite dans cette nuit noire”, j’ai déjà faim du goût de l’obscurité dans ma bouche.

Vendredi 9 septembre 2011, dans la petite salle de visionnage de l’INA (on dit visionner, ici, pas regarder), je lance une émission après l’autre, chronologiquement. J’apprends beaucoup sur Antonio Lobo Antunes. Je l’écoute parler, toujours en français. Quand je comprends son rapport au temps, l’immense présent africain qui contient aussi le passé et le présent, ou ses affinités avec Faulkner, je pense : bien sûr que je devais ouvrir ses livres, un jour, bien sûr que je devais rencontrer cette écriture et cette explosion d’humanité à travers l’espace-temps
mais quelle chance m’a guidée, il y a quatre ans, pile au moment parfait, m’a fait lire cette écriture difractée, ce monde non limité par la linéarité au moment où le temps, passé, futur et présent mêlés, se catapultaient à l’intérieur de moi sur le quai de Cacilhas, ouvrant d’un grand coup de pied cette porte qui jusque là ne faisait que battre doucement ?
Le quai de Cacilhas, deux fois rebroussé chemin tellement non, ça ne peut pas être là. Mais si. Vacarme du moteur de ferraille orange sur les vagues vert de gris, baraques en ruines, vantaux fermés, façades taguées, la peur quand on passe : qui s’y cache ?, un chien pelé boit dans une flaque entre les pavés, le mur intérieur de coquillages incrustés, la falaise d’herbes sauvages, l’enseigne du Real Vinicola s’allume au crépuscule, verte, et au bout du bout du quai, le restaurant vide où je mange toute seule face au Tage déchaîné (ma chance d’être venue en hiver !)
et je marche beaucoup aussi, je marche plus que je n’écris, j’écris dans ma tête avec mes pieds (marche-t-il, lui aussi ? on montre rarement les pieds des écrivains)
je marche du matin au soir pour casser le rationnel qui me ligote, pour percer la façade, la surface, la linéarité, pour épuiser la raison, pour me secouer, pour crever la peau du visible
comme l’Angola l’a fait pour lui, il dit, l’Afrique, la guerre, l’hôpital psychiatrique, fulgurants et incommensurables qui vous habitent pour toujours, ensuite, concentrés et dilatés en même temps, comme Cacilhas, pour moi, cet hiver 2007, mais à quoi sert de dater ?

Sans que je le sache, l’instant où j’achète mon premier ticket à Cais do Sodré, pour aller voir ce café, de l’autre côté du Teijo, puis ma course sur la passerelle de tôle sous les sirènes du départ, au milieu de la foule sombre, lancent dans l’espace-temps un immense arc qui me dépasse
passant par Alexandra, traductrice franco-portugaise, rencontrée pour parler de la langue (de la chair des langues qui me passionne), à qui j’envoie quelques mois plus tard ma pièce à peine terminée, comme ça, en retour
puis par José, un ami comédien et metteur en scène qui interrompt sa lecture (il est passé en lui demandant : qu’as-tu à me faire lire d’intéressant ?) au bout de trois pages, stupéfait : mais elle parle de nous, là ? Parce que lui, il jouait déjà à Almada, la ville juste derrière le quai, il y a 30 ans, trois fois par jour, descendant à pied (maintenant il y a l’ascenseur de la Boca do Vento, la bouche du vent) entre les représentations pour grignoter à la hâte un poisson frit au Ponto final, à l’époque simple gargote, avec la troupe de Joaquim qui dirige maintenant le TMA, quelques centaines de mètres plus loin, derrière la falaise, l’immense Teatro Azul où José va créer Marzïa, en portugais, en janvier dernier
(créée en portugais avant de l’être en français !)
et, sous les lampions œil de poisson du festival de l’été précédent, m’inviter à en faire la scénographie, à revenir à Cacilhas-Almada en décembre et janvier pour travailler, suivre les répétitions, fouiller le stock de costumes et patiner la piscine en mosaïque de contreplaqué à l’éponge dégoulinante, logée dans la petite chambre du théâtre et broutant mes petits gâteaux le matin comme si je n’avais pas bougé pendant 4 ans, comme si toute la ville d’Almada dont j’ignorais l’existence à l’époque s’était construite à toute vitesse autour de moi, et de José, d’Alexandra, de Joaquim et des comédiens dont Alberto qui habite sur le quai, le quai de Cacilhas, de l’autre côté de la Boca do Vento, on ira le chercher un matin pour aller aux puces de Santa Gracia
Comment pourrais-je savoir, quand je marche sur le quai à écouter les fantômes, qu’un jour, ils prendront vie sur scène, là, juste derrière la falaise (Estreia mundial, dira l’affiche du spectacle placardée dans toute la ville, première mondiale, le spectacle qui parle de vous !) et que je connaîtrai même quelqu’un qui habite l’une de ces baraques sublimes et sauvages au bord du Tage, un comédien formidable qui fera naître sur scène Nuno, le mari muet de Marcia, perché sur sa moto à marrons chauds ?
Comment deviner, en attrapant mon premier livre d’Antonio Lobo Antunes dans la bibilothèque, tout ce qui va s’enchaîner ?

C’est le temps, voilà, l’espace-temps, et nous dedans, qui passons, qui le traversons si brièvement.
La force de nos sensations l’explose, de nos émotions, le ratatine, le plisse ou le dilate ; le temps feuilleté, tiède, saupoudré de cannelle ou de sucre glace, qui craque sous la dent ; le temps et l’espace complètement imbriqués ; c’est cela que je découvre, là-bas, et qu’il sait parfaitement écrire/décrire, lui, Lobo Antunes, d’une façon éblouissante Quand je lis l’un de ses livres, je le sens poser chaque instant de chaque vie de fiction quelque part dans l’espace, tout autour de moi, petit point brillant qu’il m’emmènera trois phrases ou chapitres plus tard retrouver, relier à un autre instant, d’une autre vie, d’un autre lieu, dans un extraordinaire réseau vertigineux et lumineux
mais comment raconter ça au public, derrière l’écran de la télé, lui aussi constitué d’une infinité de petits points de lumière ? Comment donner envie à des inconnus l’envie, l’urgence de plonger dans cette écriture, tête baissée ?

Vaut-il mieux qu’un journaliste qui a lu ses romans prenne le temps de lui poser des questions intelligentes ou, au contraire, brosser son portrait fulgurant, plein d’images et de sons intercalés, dans un kaléidoscope qui nous laisse essouflés ? Que préférer : le reportage in situ, dans Lisbonne ou dans son appartement, ou l’invitation sur un plateau de télévision, en direct ? Et si c’est en direct, qu’est-ce qui le met le plus en valeur: l’inviter seul ou avec d’autres personnalités? Et, si avec d’autres, qui?: d’autres auteurs, des journalistes, des spécialistes, une actrice ?
Main sur la souris, je visionne une émission après l’autre.
Hein, quoi, qu’est-ce qu’il vient de dire ?
Je rembobine, délai cerveau-doigt sur le clic droit, les chiffres défilent, et le son à l’envers comme dans les vieux Revox sonne comme une langue étrangère. Comme le portugais, mon premier hiver, mais quand je reviens travailler au TMA, immergée dans cette langue (dans laquelle il écrit, lui, Lobo Antunes, la langue qu’il a dans la tête, parfois intraduisible, et que je n’entendrai jamais parler puisqu’il parle français aussi), quand j’y retourne, ensuite, à chacun de mes voyages, plongée dans cette langue, je la comprends et elle envahit mes rêves : ja passa ouma smane, chom’ch pront’ch ?,
perfeïtou, potch continouar aqui...etc.
Quoi ? Qu’est-ce qu’il vient de faire, l’écrivain ? Un bras d’honneur, devant la caméra ? Rembobine, rembobine.

Lui aussi, dans ses livres, il rembobine les vies de ses personnages, à toutes les vitesses, dans tous les sens, il fait du montage, sauvage, complexe, multiple et graphique comme une partition d’opéra.
Comment percer le mystère de cette écriture à quatre dimensions, l’incroyable force de la langue foisonnante et liquide qui relie ces mondes et le cerveau qui les pense et les bâtit, et les déploie autour de nous et disgresse pour mieux les dire, sans jamais nous perdre, au contraire? Et faut-il percer le mystère ?
Septembre 2011 : je suis assise, main sur la souris, dans le fauteuil rembourré qui bascule et pivote, je joue un peu avec puis je regarde l’écrivain à 58 ans, à 62 ans, en veston bleu marine, en manteau, en chemise blanche, en chemise bleue, dehors, dedans. J’accélère, je rembobine, je réécoute, et je le regarde (non, je le visionne) même quand je rembobine, cet homme, fascinée par ce qui se passe dans son cerveau, par cette transe de travail qu’il affine, jour après jour, de plus en plus difficile, il dit en soupirant (et ce n’est pas une pose), dont lui-même ne contrôle que la durée, en attente du lâcher prise, du moment où sa main va s’élancer, je le visionne de tous mes yeux, de toutes mes oreilles, j’en oublie de respirer, mon thé devient froid dans le petit bol vert
que vais-je apprendre qui va m’envoyer direct à la librairie rafler tous ses romans pas encore lus et m’y plonger en abandonnant toute vie extérieure ?
(car c’est cela, non, le but de ces émissions ?)
et qu’est-ce que cela m’apporte de voir cet homme parler, sourire avec ces lèvres fendues de clown triste, glisser sa main sous son veston, contre son cœur, ou bien écouter des questions plus ou moins intéressantes, bras et jambes croisés ?
et pourquoi ce mot, “atroce”, dans chacune de ses interviews, quelle que soit la durée ou l’année ? (une guerre atroce, la norme est atroce, c’était atroce...)

Cet écrivain contient mille personnes à la fois qui parlent éternellement et simultanément par sa voix, par ses mots à lui, et qui lui survivront, tant que l’être humain ou quelqu’un, quelque chose saura lire (ou même parler, car s’il n’y a plus de livres, nous pourrons toujours apprendre ses textes par cœur pour nous les transmettre), alors que nous importe la couleur de son pull, ce jour-là, qui le cantonne à un seul corps, à un seul moment, aussitôt basculé dans le passé ?
Pourtant, je retourne à l’Ina, un autre matin, visionner d’autres émissions que Joëlle a fait numériser pour moi, pour ce projet, je visionne, je continue de visionner, fascinée par ce que ces captations de lui m’apprennent de nouveau ou par ce qu’il répète d’année en année, au contraire ; par ce qui paraît sincère, jailli malgré lui, ou ce qui semble préparé. Avec cette question qui commence à tourner au fond de moi : L’homme qui écrit nous importe-t-il plus que ce qu’il écrit ? et une autre : Comment, mais comment ça marche, à l’intérieur de lui ?

18 Mars 2000. Plan américain : Antonio Lobo Antunes, assis sur son canapé, derrière lui une grosse lampe allumée, une assiette peinte avec un gendarme ? un soldat ?, et soudain, magie du montage, un chat apparaît sous son bras, un gros chat genre siamois, brun, qui essaie de se pelotonner sous son aisselle, et soudain un deuxième chat apparaît, de l’autre côté, escaladant l’autre bras. L’écrivain traduit dans tellement de langues, et 13 fois en français (cette année-là) parle d’écriture, rien à voir avec les deux chats qui pourtant ont l’air très familiers, comme s’ils faisaient partie de son corps ; l’un des chats tourne le dos, sa queue traverse l’écran, l’autre nous regarde droit dans les yeux et LÀ, quelque chose se déchire dans l’espace-temps, un voile très fin derrière lequel j’entrevois soudain ce qu’il essaie de faire avec ses mots, son travail, la vie. Ces quelques secondes entre lui et ses chats ouvrent une brèche dans la peau élastique qui recouvre la chair palpitante de notre quotidien, de nos vies éphémères.

16 mars 2000 : à la fin d’un reportage fulgurant, sur le commentaire élégiaque, en voix off “et l’écriture devient torrent, emporte les lecteurs au cœur d’une pensée jaillissante qui recouvre le monde...”, il sourit de façon désabusée (mais cela n’a pas été enregistré au même moment, je le sais, ce n’est pas parce que j’entends cette voix pendant qu’il sourit qu’il a souri à cela !) et moi, dans la bibliothèque derrière lui, je me demande à qui appartient cette petite peluche de dinosaure ou de rhinocéros bleu clair.

Janvier 2002 : dans la pénombre du musée Dapper, Frédéric Ferney lui fait écouter Miles Davis : son visage s’éclaire, son regard s’approfondit et il murmure : “C’est comme Schubert, ça commence à jouer et vous vous demandez : pourquoi j’écris ?”

Emission après émission, je regarde cet écrivain que j’ai choisi parce que son écriture me transporte, me semble unique, et l’essence même du roman. Il ressemble à n’importe qui, c’est à dire, il est absolument singulier mais je ne trouve pas de trait caractéristique, (caractéristique d’écrivain, encore moins) pour le décrire. C’est un humain du 21° siècle, né dans le 20°, en 1942 (est-ce important, ce chiffre ? pourquoi pas sa date de naissance, plutôt, donc la saison, et le temps qu’il fait à chacun de ses anniversaires, ou encore l’heure précise à laquelle il est né : le jour ou la nuit ?)
un homme qui passe la majeure partie de son temps à écrire, filmé par la télévison au gré des occasions littéraires et franco-portugaises, (pourrait-il soudain, comme d’autres hommes de sa génération rencontrés au Portugal, se mettre à réciter des poèmes entiers d’Eluard ou de Victor Hugo, au-dessus de son assiette d’açorda fumante ? mais personne ne le lui demande)
et il me rappelle ces vieux poètes invités à l’Alliance française le 15 février 2007 pour une soirée (sur mes talons achetés à la hâte aux Amoreiras, pour l’occasion) tous ces hommes qui ne se parlaient pas mais se serraient la main, épaule contre épaule, l’air de tant partager (ils ont fait la révolution, tu sais, me chuchote Claire à l’oreille).

Antonio Lobo Antunes est un être humain, il vieillit d’émission en émission, ses cheveux blanchissent, il fume des cigarettes qui trahisssent le montage des images, il répond aux questions, raconte qu’il est sourd, qu’il a eu la tuberculose à 4 ans, qu’il aimait son grand-père, qu’il a deux filles, qu’il a fait la guerre d’Angola avec un capitaine fou de littérature mort récemment, qu’il écrit avec les deux mains alternées (tout dépend quoi) ou qu’il croit en la magie de la médecine africaine
et tout cela n’explique rien.
Je ne peux pas expliquer mes livres, il dit, parce que je ne les lis pas, je les écris.
Voilà.
Plus ces émissions prennent le temps de le laisser parler, plus on approche du cœur de son écriture, SANS JAMAIS LE TOUCHER.
Si bien pensés qu’ils soient, si patients, si humains ou si cultivés, “offrant du temps et du silence aux invités, pour entendre la pensée s’élaborer”, comme dit Philippe Lefait, aucun de ces reportages ou entretiens ne peut expliquer comment ça marche dans la tête de cet écrivain, ni ce qui fait le chemin de son cerveau au papier via le stylo et la main. Et tant mieux. Toutes ces émissions tournent autour du pot, de l’homme, des thèmes, de la langue, du rapport réel/fiction, de l’impossible explication
PARCE QU’IL FAUT LE LIRE
Plus les émissions tentent d’aller loin dans leurs questions, plus j’ai envie d’arrêter mon visionnage pour aller le lire.
Plus elles sont intelligentes, fines, subtiles, plus elles nous crient qu’on ne peut pas expliquer comment ça marche, l’écriture, ni ce qui fait qu’un simple troupeau de mots noirs, de chiens dans la neige, sur une simple page rectangulaire peuvent nous transpercer soudain, nous soulever de terre ou nous assommer,
ni la matière ou la nature de cette émotion, de cette relation extraordinaire d’humain à humain qu’est la littérature.
Même si on lui ouvrait le crâne (à lui, ancien médecin, tiens !), même si on le truffait d’électrodes pendant qu’il travaille sur ses étranges brouillons multicolores, personne ne comprendrait jamais comment il fait pour contenir tant de mondes en lui, qui se recréent sans cesse, ni comment il peut, juste avec des mots, de simples mots raturés, corrigés, travaillés 10 à 13 heures par jour mais de simples mots écrits avec de simples stylos sur de simples feuilles d’ordonnances, nous les faire si complètement partager, et y croire, et les vivre, et les conserver en nous, longtemps après, comme si nous, nous aussi, nous y avions vécu, pour de vrai.

Alors quoi ? “Quelqu’un qui n’est pas oublié par l’oubli”, dit-il en septembre 1999, dans un grand sourire plissé. Silence d’incompréhension. Un ange passe, sur sa moto à marrons chauds, et ce moment étrange et rare est enregistré par la télévision. A l’heure qu’il est, Antonio Lobo Antunes est peut-être en train d’écrire, quelque part dans l’espace- temps feuilleté de sa tête qui contient l’espace-temps tout entier, le dépasse infiniment et n’en est qu’une miette, simultanément ; en train d’essayer, avec son stylo, sa main, son cerveau, son corps tout entier, de “percer le secret de la vie vécue”, comme il dit. Peut-être que, de temps en temps, l’un de ses chats traverse nonchalamment la pile multicolore de ses pages. Le temps passe autour de lui en train d’écrire, même quand la nuit tombe sur le Tage. Et moi, comme chacune et chacun de ses lectrices et de ses lecteurs, j’attends que ses mots m’ouvrent la porte des nouveaux mondes qu’il traverse et qui le traversent, pour reprendre ma plongée dans son écriture électrique, sensorielle et vertigineusement humaine, infinie et tellement plus réelle que le réel.

mercredi 26 octobre 2011

Moi, dans ma tête !

Et les répétitions de “Moi, dans ma tête !” se poursuivent à Homécourt et ailleurs, pour la compagnie En verre et contre tout (Nancy). Création à Homécourt le 23 janvier 2012.

Plus de détails sur : http://www.enverreetcontretout.net/newsletter.htm
site internet : http://www.enverreetcontretout.net
blog de la résidence : http://enverreetcontretout.over-blog.com/
facebook : facebook.com/cie.enverreetcontretout

Outrepasseurs # 2

A Saran, la semaine dernière, nouvelle période d'écriture-traduction-dramaturgie pour toute l'équipe du projet Outrepasseurs, en particulier Pamela Dürr et Sylvain Levey, les deux auteurs. Livraison du texte : 15 décembre 2011. Première allemande : le 9 mai 2012 au Thalia Theater Halle. Première française : le 24 mai 2012 au Théâtre de la Tête Noire, Saran (45). Traduction : Frank Weigand et Karin Serres. Mise en scène : Anne Contensou. … à suivre…

Monstres…

"Monstres", projet de Pascal Brullemans et Corinne Méric, écrit par Pascal Brullemans, joué par Corinne Méric, mis en scène par Karin Serres, production Bande d'art et d'urgence : les répétitions commencent.
A venir voir au festival REgénérations, au TNG (Lyon), les 11 et 12 janvier 2012, puis en mars, à Reims, dans le cadre de Mélimômes… à suivre !

Entendez voir / Antonio Lobo Antunes

"Entendez-voir" Karin Serres / Antonio Lobo Antunes
Mercredi 2 novembre de 13h à 14h30

les mercredis littéraires au Petit Palais à l'auditorium du Petit Palais

« Entendez-voir, la littérature est-elle soluble dans la télévision ? »
Des écrivains contemporains revisitent des moments littéraires de la télévision. Rencontres organisées avec l’Ina, en partenariat avec le Magazine Littéraire.

Karin Serres a sélectionné dans les fonds de l’Ina des émissions avec l’écrivain portugais Antonio Lobo Antunes. À l’issue de la projection, Karin Serres lira un texte inédit rédigé pour cette rencontre et s’entretiendra avec Laurent Nunez, rédacteur en chef du Magazine Littéraire. Karin Serres écrit pour le théâtre, la radio et la jeunesse, dans un perpétuel souci du vivant de l’écriture et de son déploiement sensoriel. Elle a publié de nombreux textes à l’École des Loisirs, Père Castor-Flammarion, Les Éditions Théâtrales, Le Rouergue, etc. Karin Serres a conçu et participé à de nombreux travaux de création et de mises en scène avec d’autres artistes, en France et à l’étranger. Dernier titre paru : Uïk, le cochon
électrique (2011, Le Rouergue).

à l’auditorium du Petit Palais
Musée des Beaux arts de la Ville de Paris
(entrée libre et gratuite)

dimanche 16 octobre 2011

"M'auteurs" vu par la romancière Ana Maria Sandu

Ana Maria Sandu, écrivaine roumaine, a été invitée par "M'auteurs" durant tout le week-end, autour de son livre "Din amintirile unui Chelbasan", traduit en français par Fanny Chartres, sous le titre "L'écorchure", et paru aux éditions Le chemin de fer.
De retour en Roumanie, elle a écrit ses impressions, fines, enthousiastes, profondes et pleines d'humour, que Fanny Chartres, sa traductrice, a traduit en français, et que vous pouvez lire à cette adresse : http://undevaopiatra.blogspot.com/2011/10/champagne.html

jeudi 13 octobre 2011

Grand Prix de Littérature Dramatique 2011

Le jury du Grand prix de littérature dramatique s’est réuni le 10 octobre
et a sélectionné les 5 textes finalistes suivants (publiés en 2010) :

- Le Menhir, de Jean Cagnard – Éditions Théâtrales
- Au Bord, de Claudine Galéa – Éditions Espace 34
- Au pied du mur sans porte, de Lazare – Voix Navigables
- Orgueil, poursuite et décapitation, de Marion Aubert – Actes Sud-Papiers
- Ste, de Sabrina Pierre – Éditions Théâtrales

Le nom du lauréat sera annoncé le 7 novembre prochain, après une ultime réunion du jury à la Brasserie Bofinger à Paris.

En 2011, la présidence du Jury a été confiée à Pauline Sales.
Les membres du jury sont : Mathieu Bertholet, Denise Chalem, Marie Dillasser, Philippe Dorin, Samuel Gallet, Jean-René Lemoine, David Lescot, Jean-Marie Piemme, Karin Serres, Carole Thibaut, Gérard Watkins.

pour en savoir plus : http://www.cnt.asso.fr

Louise/les ours au Grand Bleu


Et “Louise/les ours”, mis en scène par Patrice Douchet (Théâtre de la Tête Noire, Saran) est reparti en tournée, du 12 au 15 au Grand Bleu, à Lille, dont nous avions ouvert le lieu avec “Ferdinande des abysses”, il y a des années…
Pour cette 4° saison, Hélène Stadnicki remplace Marjolaine Baronie dans le rôle-titre.

Plus d'infos à ce lien :
http://www.legrandbleu.com/_front/Pages/article.php?art=63&cat=10&item=12&page=37

Sortir du corps, ce soir, 20h30, au Garage (Roubaix)

Un spectacle de la Compagnie de l'Oiseau-Mouche
D'après Valère Novarina, Lettre aux acteurs, Pour Louis de Funès (in Le Théâtre des paroles, Editions P.O.L., 1989) et L’Opérette Imaginaire (Editions P.O.L., 1998)
Adaptation et mise en scène Cédric Orain

Avec : Lothar Bonin, Florence Decourcelle, Clément Delliaux, François Daujon, Valérie Szmigielski
Création lumière : Bertrand Couderc
Régie générale : Frédéric Notteau
Décor et costumes : Karin Serres
Son : Samuel Mazzotti
Assistanat à la mise en scène : Julien Aillet
Assistanat à la lumière : Germain Wasilewski

Production Compagnie de l’Oiseau-Mouche
Coproduction La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole.
Avec le soutien du Vivat, Scène conventionnée Danse et Théâtre d’Armentières, de L’Hippodrome, Scène nationale de Douai, du Phénix, Scène nationale de Valenciennes, du Théâtre Le Passage de Fécamp.
Avec le soutien de la Fondation de France et de l'Adam


Cédric Orain découvre les comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche dans Le Roi Lear, mis en scène par Sylvie Reteuna en 2006. Il intègre rapidement le cercle des artistes proches de la compagnie. Depuis février 2008, il a effectué plusieurs mois de résidence au Théâtre de l’Oiseau-Mouche / Le Garage pour répéter et jouer ses spectacles, ou travailler avec les comédiens. Un atelier de recherche autour de l’écriture de Valère Novarina s’est ainsi mis en place.

« J’ai tout de suite eu envie de faire passer cette langue par leurs corps, des bribes de textes me sont revenues tout à coup. Alors, j’ai commencé à leur parler de la langue de Valère Novarina, de son travail, et de ce que j’en connais, du premier spectacle qui m’a fait découvrir son écriture, L’Opérette imaginaire, de ma seule véritable apnée au théâtre avec Daniel Znyk dans « l’infini romancier », je leur ai fait écouter un enregistrement du Discours aux animaux par André Marcon, pour les amener petit à petit à s’approcher de sa langue, et pour qu’ils en soient un peu moins effrayés.

Entre mai 2008 et décembre 2009, j’ai fait travailler chacun d’entre eux, par petits groupes, sur quelques lignes de ses textes, une page tout au plus. Il a fallu chaque fois beaucoup de temps pour le travail de mémorisation, et pour qu’ils se décomplexent devant la difficulté de la langue, qu’ils croyaient réservée à une élite cultivée, et qu’ils puissent laisser libre cours à leur imaginaire. Les familiariser avec l’écriture de Valère Novarina a été l’essentiel de mon travail car pour ce qui est de l’interprétation, je n’ai pas eu tellement à m’en mêler tant j’ai eu parfois l’impression que c’était écrit pour eux. Pour reprendre ce que Valère Novarina écrit dans L’Envers de l’esprit, je n’ai eu qu’à « placer les piquets ». J’ai eu chaque fois envie d’aller plus loin, car chaque fois ils m’ont fait entendre que le théâtre était le lieu de leur survie et que leur parole, quand elle arrivait à sortir, portait toujours ce combat. »

Cédric Orain

mercredi 12 octobre 2011

Sortir du corps !


Demain soir, au Théâtre Le Garage, à Roubaix, c'est la première de “Sortir du corps", d'après Valère Novarina, mis en scène par Cédric Orain, à la Compagnie de l'Oiseau-Mouche.

Un spectacle fort et rare, à voir !!!

Toutes les infos sur le spectacle et sa tournée à ce lien :
http://www.oiseau-mouche.org/spectacles/sortir-du-corps

samedi 8 octobre 2011

M'auteurs ! 2011 à Reims

M’AUTEURS
Des mots, des auteurs, moteur !

Ce week-end du 7, 8 et 9 octobre 2011
Lectures de textes de théâtre jeune public contemporains, dans les familles, en temps scolaire, en tout public, à partir de 8 ans.
Le plaisir de goûter aux mots, aux textes de théâtre, aux récits de vie, récits d’enfance… comme une invitation ensuite à aller au Théâtre.

Avec :
Pascal Brullemans – auteur québécois « Monstres », spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Corinne Méric – comédienne « Monstres » , spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Eve Ledig – metteure en scène « L’art de pleurer en chœur » d’Erling Jepsen
Luc Tartar – auteur « Roulez jeunesse ! » paru aux éditions Lansman, spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Kossi Efoui – auteur béninois « Oublie ! » paru aux éditions Lansman, spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Nicolas Saelens – metteur en scène « Oublie ! » paru aux éditions Lansman, spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Christian Duchange – metteur en scène « Miche et Drate » accueilli à Méli’môme 2012
Kaouther Adimi – auteure algérienne « L’envers des autres » paru aux éditions Actes Sud
Sylvain Levey – auteur « Arsène et coquelicot » en scolaire et « Alice pour le moment » paru aux éditions Théâtrales en famille
Lise Martin – auteure « Terres ! » paru aux éditions Lansman, spectacle accueilli à Méli’môme 2012
Ana Maria Sandu – auteure roumaine « L’écorchure » paru aux éditions du Chemin de fer accompagnée par sa traductrice Fanny Chartres
Karin Serres – auteure « Catch aka Champagne intergalactique » suite à sa résidence d’écriture à Nova Villa
Françoise Jimenez – comédienne

19 lectures dans les familles,
18 en scolaires,
4 tout public

Vendredi 7, samedi 8 et dimanche 9 octobre
Des rendez-vous tout public… et des lectures dans les familles. Deux « obligations » : inviter des voisins, la famille, les amis…, et en faire un moment de convivialité.

L'Envers des autres
Texte et lecture Kaouther Adimi
Publié chez Actes Sud
Vendredi 7 octobre à 19h30 – Entrée libre
Palais du Tau

L’ECORCHURE
Texte et lecture Ana Maria Sandu, accompagnée de Fanny Chartres, sa traductrice
Publié aux éditions du Chemin de Fer
Samedi 8 octobre à 14h30 – Entrée libre
Chez Isabelle LESEUR, Ville en Selve.

Oublie !
Texte Kossi Efoui – lecture Kossi Efoui et Nicolas Saelens
A partir de 8 ans
Publié chez Lansman Editeur
Dimanche 9 octobre à 10h30 – Entrée libre
Médiathèque Cormontreuil

Deux lectures pour les plus grands en clôture du week end… « Champagne ! » et « Monstres »

Champagne !
Texte et lecture par Karin Serres

Monstres
Texte Pascal Brullemans – lecture Pascal Brullemans et Corinne Méric
Dimanche 9 octobre à 19h – Entrée libre
Chez Elisabeth et André Parisot, Bétheny. Merci de réserver auprès de Nova Villa.
Entrée libre.

---------------------------------------------------
Association Nova Villa
6 rue de la 12ème Escadre d'Aviation
BP 453
51066 REIMS CEDEX
T. 03 26 09 33 33
www.nova-villa.com

vendredi 30 septembre 2011

Berliner Ensemble





Ce matin, visite du Berliner Ensemble, salle toute dorée, scène en pente de 4% et dessous de scène, avec la tournette qui roule sur des roues de chars russes T34, inventée par Hélène Wiegel, la seconde femme de Bertolt Brecht, et qui marche toujours…
Au sommet du théâtre, le sigle qui tourne et s'éclaire la nuit.
Que de fantômes ! Merci Olaf.

samedi 23 juillet 2011

Grenzgänger/OutrePasseurs/Border Crossers

Le projet inventé par le Thalia Theater de Halle (Allemagne)
et le Théâtre de la Tête Noire de Saran (France), commence,
(an II)
avec à l'écriture : Pamela Dürr et Sylvain Levey,
et à la traduction : Franck Weigand et moi-même.
Résultat de la collaboration : fin novembre, la pièce.

Champagne ! : la livraison


Je viens de finir d'écrire ma pièce liée au projet “Champagne !", mené toute la saison 2010/2011 avec Nova Villa, à Reims, Laon et alentour.
Pour le moment, elle s'appelle “Catch !” ou “Champagne intergalactique”…

vendredi 22 juillet 2011

"Austerlitz" de Jérôme Combier : une émotion rare !


Au Théâtre du Jeu de Paume, dans le cadre du festival d'Art Lyrique d'Aix en Provence, j'ai eu la chance d'assister aux deux premières représentations d'“Austerlitz”, opéra contemporain de Jérôme Combier, sur un livret qu'il a écrit à partir du roman de W.G. Sebald, mis en scène par lui-même, avec Pierre Nouvel, également à la création vidéo, interprété par Johan Leysen et l'ensemble Ictus, avec Agnieska Berkouvel aux costumes et Bertrand Couderc à la lumière.
C'est un spectacle total, aussi simple que puissant, d'une beauté nue, moderne et intemporelle, qui m'a touchée au coeur. Fin, tenace, triste et doux comme de la cendre ou de la suie, au-delà de l'histoire (très forte) de Jacques Austerlitz et son auteur, Sebald, c'est un spectacle intense et profond sur l'espace et le temps, l'identité, la filiation, la destinée humaine, le deuil, les morts qui accompagnent nos vies…
Spectacle total qui parle à tous vos sens, vous ne savez plus, en sortant, ce qui vous a été dit avec des mots ou avec des sons, quel instrument jouait quelle partition, ce qui était voix humaine ou instrument, ni ce qui était lumière ou vidéo : vous avez juste été entièrement transporté/e, pendant une heure et demie, dans un espace intime sensible et surprenant, et vous clignez des yeux dans le soleil, soudain extraordinairement vivant/e.
Véritable oeuvre collective, intelligente, subtile et originale, c'est un spectacle rare qu'il faut aller voir à l'opéra de Lille, les 18 et 19 novembre, à 20h, ou au Kaaitheater de Bruxelles, le 14 décembre, à 20h30.

photo © Bertrand Couderc

L'Oiseau-Mouche / suite estivale



La semaine prochaine, reprise des répétitions de “Sortir du corps” à Roubaix. Vivement lundi !

vendredi 15 juillet 2011

jeudi 14 juillet 2011

Sortir du Corps / Décor


Montage à Roubaix d'une première partie du décor de “Sortir du corps”, de Valère Novarina, mis en scène par Cédric Orain, lumières Bertrand Couderc, au Théâtre le Garage/ Compagnie de l'Oiseau-Mouche, et ponçage/vieillissement.
La suite, bientôt. Et la création, en octobre à Roubaix puis tournée, et janvier à la Maison des Métallos à Paris.

samedi 9 juillet 2011

La nuit la nuit / feuilleton Granvillois


Jeudi 7 juillet. C'est l'été à Granville. Malgré les vingt petits degrés, le vent et les grains qui se succèdent au-dessus de la mer verte, les cabanes de plage blanc éclatant s'alignent maintenant sur le Plat-Gousset, les vacanciers mangent des glaces, se promènent et se baignent sous les cris des mouettes qui, elles, ne changent pas. Les lycéens de Marland ont passé leur bac et sont repartis chez eux, je croise les doigts pour leurs bons résultats, pendant qu'Augusta doit corriger des copies et que toute l'équipe de l'Archipel prépare les prochaines Sorties de bain. Granville An 1 prend fin pour moi, avec ce texte, "La nuit la nuit", un feuilleton radiophonique de plage… dont je posterai un épisode par jour à compter d'aujourd'hui. Cette saison avec l'Archipel m'a enthousiasmée, j'y ai découvert un théâtre original et sincère, aussi inventif que tourné vers son public, et une équipe travailleuse et pleine d'humour comme j'aime !
L'adresse du blog : karinserresagranville.over-blog.com

samedi 25 juin 2011

Le Bureau / un souvenir

Pour le livre qui retrace les 10 années de direction du Théâtre de l'est parisien par Catherine Anne, enfin, Neuf saisons et demie, comme le dit son titre, j'ai écrit un article retraçant l'un de mes épisodes préférés de ma saison 2003/004, Le Bureau :

Le Bureau : nos écritures vivantes

“Le Bureau”, késaco ? C’est un feuilleton théâtral original, écrit par 24 auteurs et autrices vivant/e/s, en 9 mois, il y a 7 ans.
Pourquoi ? Première autrice associée au Théâtre de l’est parisien dirigé par Catherine Anne, j’ai voulu partager avec d’autres cette chance rare : un espace-temps précis dans lequel ancrer mon travail.
Et j’ai cherché un projet via lequel partager avec le public la richesse et le vivant de nos écritures d’aujourd’hui, sans didactisme, dans le plaisir et l’inventivité. J’ai cherché un cadre permettant de vraies écritures personnelles ET le plus grand nombre possible d’auteurs/trices participant/e/s, et la forme feuilletonnesque que j’aime depuis des années s’est immédiatement imposée. Il s’agissait aussi de faire découvrir ce théâtre qui changeait de nom et d’orientation à tous ces auteurs/trices qui allaient y entrer. Nous avons donc imaginé une écriture feuilletonnesque et nomade à l’intérieur du théâtre, chacun/e écrivant chaque fois dans un espace différent.
Donc écrivant sur quoi ? J’ai trouvé un bureau aux Puces, un bureau de bois des années 50, si habité déjà, si vivant, qu’il est devenu à la fois et le support concret et le héros-mobilier de cette fiction théâtrale que, dès le mois de septembre 2003, nous avons lancée.

La règle du jeu était simple : chaque auteur/trice s’inscrivait pour deux heures d’écriture consécutives dans le théâtre, le jour et à l’horaire de son choix, entre septembre 2003 et mai 2004. Dès son inscription, il/elle recevait les épisodes du feuilleton, au fur et à mesure de leur écriture, SAUF celui qui le précédait : celui-là, il/elle le découvrait sur place seulement, et avait alors deux heures, montre en main, pour écrire son épisode.
Le bureau-meuble s’est vite chargé de clins d’œil des auteurs/trices déjà venu/e/s pour les prochain/e/s : menus objets, indices dans les tiroirs ou gravures sur son plateau, tandis que la fiction se développait loin du 20° arrondissement (force de la fiction démultipliée !), tout en haut d’un phare perdu en pleine mer… Et chacun/e écrivait dans sa langue, offrant un éclat de son univers propre, écrivait la suite de ce feuilleton collectif avec pour seule nourriture son monde intérieur et l’espace théâtral concret qui l’entourait : batterie de projecteurs de la réserve électrique, banquettes et miroirs des loges, passants dans la rue, oiseaux dans le ciel au-dessus de la terrasse ou décor silencieux d’un spectacle à venir, en attente, sur le plateau… Ecrivait à l’ordinateur ou sur papier, à la lumière du jour ou sous le halo de la lampe jaune clipée au bureau, face au meuble ou assis/e en biais…

Puis nous avons eu envie de partager le plaisir et l’étonnement de ce pari avec le public. Alors nous nous sommes réuni/e/s un matin de juin, chacun/e muni/e de son ciré, de son k-way ou de son imperméable (pour nous protéger des embruns que nous avions déchaînés), nous nous sommes distribué tous les rôles (multiples), les bruitages (très expressifs) et le soir même, devant une salle comble, d’âges mélangés, nous avons donné une lecture unique, collective et débridée de ce “Bureau”, épisodes 1 à 24.
Et la phrase qui me reste depuis, qui m’habite, me motive et met chaque jour la barre de mon travail très haut, c’est le cri du cœur aussi étonné qu’emballé de quelqu’un, dans le public, qui m’a dit, à la sortie : “Alors c’est ça, le théâtre contemporain ? Si c’est ça, je veux bien !”

Théâtre fractal et énergie de pensée

Un après-midi au Théâtre de l'est parisien, trois tables rondes avec des auteurs qui y ont travaillé et été créés ces 10 dernières années, et de belles discussions menées par Anne Contensou dans la grande salle en bois, devant le rideau tiré.
J'ai eu la chance de faire partie de la 3° rencontre "Ecrire et mettre en scène", en compagnie d'Ahmed Madani, auteur du magnifique "Il faut tuer Sammy", entre autres, auteur en scène, comme il se décrit, qui travaille du "jeter sur le papier" au "jeter sur le plateau", et en compagnie de Michel Vinaver, qui nous a raconté pourquoi il avait fait trois mises en scène de ses propres textes, dépassant son tabou extrême : pour vérifier si le proverbe "moins on en fait, mieux ça passe" était vrai. Il est arrivé en répétition avec un chou Romanesco, expliquant aux comédiens : ma pièce est comme ce chou, nous allons la travailler dans la discontinuité, et sans interpréter. Il dirige à l'oreille, cherchant aussi à dé-hiérarchiser l'espace scénique, et n'a plus fait de mises en scène, ensuite, parce que sa vérification était terminée…!!!
Un grand bonheur d'intelligence que cette rencontre.

samedi 18 juin 2011

Mongol à St Jean de Luz

Lundi 20 à 19h, les élèves de la classe de CM1-CM2 de Melle Boutevin, à l'Ecole Donibane-St Joseph, jouent leur adaptation de “Mongol” (roman) dans le bel auditorium Ravel de St Jean de Luz.

Louise/les ours à Evry


Mercredi 22 à 20h, Louise/les ours est joué au Théâtre de l'Agora d'Evry par l'atelier ados.
Un grand plaisir en perspective !
(cf "Louise/les ours à Evry", post du vendredi 1er avril)

lundi 13 juin 2011

Granville an 1 : Ecrire pour nos oreilles


Au début de cette saison, le Théâtre de l’Archipel, Mme Millet, enseignante de français et moi, nous avions envie de partager le plaisir de l’écriture vivante avec les élèves du lycée Marland. Parce que les oreilles sont des spectatrices fines, ouvertes, sans préjugés et extrêmement sensibles dès l’adolescence, nous avons choisi d’explorer le vaste territoire de l’écriture radiophonique avec une classe de Terminale Bac Pro.
Partis des mêmes feuilles blanches, nous avons cheminé pendant 6 mois côte à côte, de la réalité à la fiction, à travers brouillons, essais, impressions et lectures à voix haute, de la salle E2 à la plage d’Hacqueville, en passant par le blog de l’Archipel. Nos blocs, copies, carnets et cahiers se sont couverts de mots, de ratures, de flèches et de réécritures. Ecrire dehors en plein vent, écrire dans le sable de la plage, écrire même au lycée, et durant quelques minutes, le quotidien disparaît de notre horizon intérieur métamorphosé… voilà les moments que, régulièrement, nous avons partagé, dans une ambiance de plus en plus joyeuse et intime à la fois.
Je suis en train de terminer ce qui est devenu un feuilleton radiophonique en 7 épisodes, “La nuit la nuit”, et les élèves ont écrit une multitude de textes libres, solos, dialogues, pensées, qui s’entrecroisent et se font finement écho. C’était là notre double défi : qu’ils prennent un plaisir personnel à écrire ce qui leur semblait le plus important, pour eux, à leur façon, et que nous partagions un réel espace-temps artistique à travers les mots et les sons. Ces textes, toutes et tous sont venus les enregistrer eux-mêmes, dans le studio du lycée d’en face, entre quatre couvertures, tout un après-midi suspendu à nos oreilles, à nos intuitions, et les objets sonores qu’Olivier Chaumat en a composés sont l’aboutissement simple et magnifique de ce cheminement artistique partagé.
Dans cette rencontre d’écriture au long cours, quel engagement de chacune et chacun à s’écouter ressentir et penser, quelle force de chaque monde intérieur et quelle sensibilité de chaque personnalité, conjuguées avec une riche sensorialité. Quelle intensité d’écoute, chaque fois qu’on se lisait nos brouillons à peine jetés sur le papier, les uns aux autres. Les mots appartiennent à tous, à chacune et chacun d’entre nous, ils sont à la fois nos armes et nos trésors secrets qui ouvrent, chaque fois qu’on travaille avec eux, tout un monde d’histoires et d’émotions à partager.

mardi 7 juin 2011

Fête dans la Tribu des sacs rouges


Le lien pour aller sur le site SACD voir toutes les photos de Julien Attard :
http://www.sacd.fr/La-SACD-fete-les-auteurs.2360.0.html

Fête des prix SACD



Lundi 6 juin, un très grand plaisir de recevoir le prix Radio SACD, des mains de Jean Larriaga.

Son beau texte-portrait :
“Elle sait faire plein de choses qui n'en sont qu'une : travailler le vivant de l'écriture. Dans ce vaste programme de jeu infini et fête sensorielle, elle explore les dépaysements du verbe en voyage. Costumière et décoratrice, Karin ne lésine pas sur les couleurs de son langage, un langage en perpétuelle mutation, agile et animé, qui peut s'apparenter parfois à des bulles, des tags.
Quoi qu'elle écrive, théâtre, roman, radio, sa musique suit. Karin joue comme d'instruments de tous les sons environnants ses histoires. Ainsi, dans son mémorable Chambre froide, les cliquetis, la clim' soufflante et les craquements de la glace accompagnent le soliloque d'une caissière de supermarché malencontreusement enfermée et oubliée dans la chambre froide. Karin invente sous nos oreilles le gel progressif d'un esprit engourdi, luttant en hallucinations vagabondes et à coup d'images mentales traduites en voix intérieures. L'inéluctable mort en direct élargit le frigo en banquise surpeuplée de gens et de loups. C'est fou.
L'auditeur dont elle sait la part active d'imaginaire, elle ne l'oublie jamais et même le voit en train de l'écouter au volant de savoiture, voit la route défiler dans son pare-brise, aspirer l'écoute.
Partante pour tous les possibles de la radio, Karin veut bien être poionnière dans tout territoire de formes inédites. De ses participations au laboradio de France-Culture est né son feuilleton opératique La chose dans la poubelle. Et c'est en exploratrice qu'elle apprécie le mieux l'entente avec des réalisateurs qui amplifient ses intuitions (comme Myron Meerson).
Et puis il y a son engagement pour l'esprit d'enfance. Karin Serres fait partie avec d'autres auteurs aussi étonnantes que Marion Aubert ou Nathalie papin, d'un élan qui renouvelle de fond en comble l'écriture pour les "à partir de 11 ans" (drôle de formule adressée aux parents).
Et puis, il y a ses albums. Et puis…
Plusieurs arcs à sa corde.

Mes remerciements :
Je crois que nous, les humains, nous avons besoin de fiction dans nos vies. Or la radio est un territoire de fiction formidable, de par la richesse de ses écritures possibles et aussi parce qu'elle s'adresse à tous les publics, de tous les âges, et ce, dans leur vie quotidienne, pendant qu'on conduit, pendant qu'on cuisine… Comme on écrit seul, mais on travaille en équipe, dans nos métiers, je partage ce prix avec tous les gens de radio qui m'ont appris à écrire pour elle, et avec lesquels j'ai eu la chance de travailler, ainsi qu'avec toutes celles et tous ceux qui soutiennent mon écriture en général. Merci pour ce prix qui me touche et qui m'encourage à continuer.

lundi 6 juin 2011

Sortir du corps, à Roubaix


Les répétitions de “Sortir du corps”, de Valère Novarina, ont commencé avec les comédiens de l'Oiseau-Mouche, à Roubaix, menés par Cédric Orain.
Création octobre 2011, puis tournée.

En photo : François Daujon
© Bertrand Couderc

jeudi 2 juin 2011

Le congrès Assitej


"Building bridges, crossing borders", voilà le titre de ce festival qui nous a aussi plongés dans les spectacles et les cultures les plus variés, tous tournés vers le jeune public. Il faut aller voir ce qui se fait ailleurs, sans le juger avec nos critères propres mais en nous laissant toucher, sans à priori, par tout ce qui est mis en jeu. Me restent ainsi en mémoire les incroyables "Berlin, 1961" (théâtre musical germano-norvégien-anglais), "Almost nothing" (danse/objet brésilien) et "Gamarjobat" (rire punk japonais), qui se jouait lui tout au nord de la ville, au bord d'un vaste chantier de construction…

Ank Ang ! en babel-langue


"Ank ! Ang !" le feuilleton multilingue de LABOO7 aussi se travaille en allemand, en anglais, en français, en polonais et même en coréen, pendant le festival Assitej. Plaisir de parler une langue qu'on ne pratique pas, sur scène, liberté donnée par la langue étrangère, écoute différente, sensibilité à sa chair… Et, pour finir, une lecture au Studion du Malmö Stadteater, avec certains des participants, pour rencontrer le public, comme chaque fois.
Avec Marianne Ségol et Maja Friedrich, Nicola Scherer, Howard Matthew et Bogumila Stachurska, nouvelles ailes de la Ank ! Ank ! Gang.

Malmö, Suède


Etrange ville composite, hétéroclite, pleine de canaux, d'arbres, de vélos, où on marche des kilomètres et on se sent bien.

"Rose, Rose, Rose" au 17° Congrès Mondial Assitej


“Rose, Rose, Rose" en 7 langues et plus : la fiction avance, son univers se travaille et l'ensemble se donne en lecture au Mazetti Huset avec 4 comédiens du Théâtre Ung Scen/Öst (Linköping, Suède) et d'autres comédiens venus de toute l'Europe et du Brésil, dans le cadre du 17° Congrès Mondial Assitej à Malmö (Suède).
Photo : lecture publique avec Pamela Cortes-Bruna, Björn Elgerd, Andreas Strindér, Eric Stern, Kevin Lewis, Britta Bartling & Nicola Scherer.
Comme elle l'a fait avec chacune des villes où notre fiction théâtrale s'est travaillée, la ville imaginaire de “Rose, Rose, Rose” se nourrit maintenant aussi de certains lieux de Malmö, de son ambiance nocturne, de ses orages, de ses docks vert amande, de ses camionnettes à korv, du cri des mouettes ou de son phare miniature…

TAG 1 et 2 à Pont-Scorff, Saint-Priest et Paris

A l'issue d'une résidence de 15 jours au Strapontin, de Pont-Scorff, nouvelles lectures de Tag épisodes 1 & 2, au Strapontin, au Centre Culturel Théo Argence (St Priest) et au Théâtre de l'est parisien. Retrouvailles avec des adolescents emballés par la forme comme par le fond, tenus en haleine, et par un public adulte qui partage ces émotions. A suivre, la saison prochaine : Tag épisode 3 (et dernier), puis l'intégrale… et les bonus !

mercredi 4 mai 2011

Life's good


No coment.

Rasmus Lindberg : le temps, l'espace et ce qui se passe…(film)





MONGOL au Théâtre de l'est parisien


…c'est à partir de vendredi, le 6 !

Horaires :
vendredi 6 à 14h30,
samedi 7 à 19h30
lundi 9 à 10h et 14h
mardi 10 à 14h30 et 19h30
mercredi 15 à 15h00
jeudi 12 à 10h et 14h
et vendredi 13 à 10h et 14h

Réservations : 01 43 64 80 80 du mardi au samedi 14h/19h et reservations@theatre-estparisien.net

Théâtre d'aujourd'hui en lecture


Samedi 16 avril, invitées par Petits & Grands, Marianne Ségol et moi avons lu en public une sélection d'extraits de pièces contemporaines pour enfants et adolescents, traductions françaises et langues originales :
- A la vitesse de la lumière, de Rasmus Lindberg, trad Marianne Ségol (soutien MAV), publication Espaces 34 en 2012
- Fissure de Soeur, de Sabine Revillet, Ed. Théâtrales rép contemporain (pchain com de lecture)
- L'ombre d'un garçon, de Gary Owen, trad Kelly Rivière, Actes Sud Heyoka
- Je suis une bulle qui devient un monstre qui devient un enfant, Malin Axelsson, trad Marianne Ségol, création Sartrouville Odyssées 78 en 2011
- Champ de mines, Pamela Dürr, trad Karin Serres, création Th est parisien et Deustsches Theater 2010 dans le cadre de Young Europe de la CTE
- I Sable, de K Serres, éd Ecole des Loisirs jeunesse 2012
- Iceberg, de Pascal Brullemans.
Très beau moment d'écoute, et discussion très riche ensuite.

Ecrire à Nantes


Deux jours d'écriture en petit groupe, à Nantes, invitée par le nouveau festival Petits & Grands. Nous écrivons toute la journée, nous lisons nos brouillons, en questionnant l'espace et le temps.

Nous vivons dans un certain espace-temps, et c’est cet espace-temps que nous partageons avec le public pour qui nous écrivons. Mais que partageons-nous réellement avec un public d’enfants ou d’adolescents ? Qu’est-ce qui différencie les adultes des enfants ou des adolescents ? Qu’est-ce qui différencie l’écrivain adulte du public enfant ou adolescent ? Quelles différences dans nos perceptions de l’espace et du temps ? Où sont passées notre enfance, notre adolescence : nous accompagnent-elles, les avons nous perdues, ou déposées quelque part ? Comment nous y replonger ? Comment y puiser énergie et fiction, nouveauté et émotions ? Et comment écrire le temps qui passe, sur scène, dans nos histoires et dans nos vies? Est-ce nous qui traversons le temps, ou le temps qui nous traverse ?

Depuis plus de vingt ans que j’écris du théâtre, je réalise aujourd’hui que j’ai toujours travaillé sur le temps, l’espace, et leurs croisements. Depuis plus de vingt ans, j’ai toujours écrit pour un public aux âges les plus larges possible, et donc beaucoup, volontairement, pour des enfants ou des adolescents avec lesquels j’ai beaucoup échangé aussi, et travaillé. En lien avec mes propres enfance et adolescence à Nantes et avec la fiction théâtrale en cours d’écriture, “Genoux de skaï”, que je suis en train d’y bâtir, voilà le vaste territoire à partager que nous avons d’exploré.
A travers lectures et écriture conjuguées, sur le papier ou à voix haute, dans l’appartement comme en extérieur, mettre nos langues théâtrales en chantier, dépasser nos préjugés, creuser le réel pour découvrir toute la fiction qu’il protège, une fiction encore plus réelle, personnelle et forte que la réalité, et défricher toutes les passerelles possibles vers le public enfant ou adolescent et plus, qu’elle peut lancer.

Thomas Hawk à Reims et Epernay




Toujours autant de joie et d'émotion à lire “Thomas Hawk” en public, ici dans le cadre de Mélimômes.
En attendant le spectacle, un jour…

Photo ©Bertrand Couderc

S'embrasent, à Mélimômes

Un choc, ce spectacle !
Sur un texte de Luc Tartar, une mise en scène pleine de force et de sensibilité du Théâtre Bluff (Québec). Les ados ressortent pleins d'élan, d'énergie, de fougue, les yeux brillants, nous aussi, un grand grand plaisir pour tous.

Rasmus Lindberg à Saran !


Jeudi 7 avril, dans le cadre du festival Text'avril, organisé par le Théâtre de la Tête Noire, à Saran (45), magnifique lecture du “Mardi où Morty est mort”, de Rasmus Lindberg, dirigée par Jalie Barcilon. Et pour la double occasion (lecture publique + parution du texte aux Editions Espaces 34), Rasmus Lindberg avait fait le voyage en France.

Granville, suite


Ecrire dehors, écrire sur la plage, écrire dans le vent, écrire dans le sable.

vendredi 1 avril 2011

I SABLE à Nemours


Après la lecture de septembre dernier au MPIF, un "A Voix Vives" exceptionnel vient de nous permettre, hier, de retourner au Lycée Bezout de Nemours, pour lire "I Sable" devant les élèves de Terminale qui avaient accompagné ma résidence alors qu'ils étaient en seconde… Et, dans cette salle polyvalente du lycée au bord de la forêt, ça a été une lecture magnifique d'émotions multiples, du rire aux larmes, qui s'est terminée… par un goûter, comme ceux de Mélancolie et de ses amies, et comme ceux de cette classe, il y a deux ans, chaque fois que je les rencontrais (et pas seulement).
Mise en lecture d'Anne Contensou pour la Compagnie Bouche bée, avec Ophélie Marsaud, Pascal Sangla et Jean-Baptiste Anoumon.
Vrai plaisir aussi de refaire le chemin en train vers Nemours, de regarder les nouveaux tags et de retrouver les anciens, les trois pylônes, la plaine de rails, la maison fantôme, la forêt africaine et celle de pattes de chiens plantées, et de rouler au milieu des arbres de neige explosant dans les jardins.



Les livres d'images de nos grands sont itinérants, à feuilleter derrière nos vitres griffées par la pluie, entre feuillages nouveaux, béton brut et rouille des poteaux. Tous ces grafs et ces tags le long des voies : qui les regarde ?



Ces trajets, ces endroits, je les ai empruntés si souvent, si longtemps que je les ai apprivoisés, mon écriture peut s'en nourrir, maintenant, les faire siens et les habiter.






Vivement le spectacle !