…la nuit, puis au petit matin
et celle de Saint-Nazaire, il y a quelques années
souvent, quand il fait nuit, la gare de Saint-Nazaire
a les couleurs d’un
port avec sa mer-caillasse
battant de tous ses rails les flancs des quais déserts
pointillés de mégots, noyés dans la brouillasse
du côté de
la mer, la ligne bleue des Vosges
et les lampes lilas trouent la nuit, les enseignes
la gribouillent et dans l’air aux souvenirs de sauge
les plaques d’or de l’escalator rouillé saignent
à huit
heures tout à coup, silencieux et fumant
le fantôme argenté surgit, feux allumés,
croisant son frère aîné aux globes rougeoyants
de lapin albinos à la face étamée
et de
nouveau plus rien, là-bas sous les pylônes
la ville et tous ses gens ont plongé, endormis,
dans un sommeil opaque, moi dans ma cage jaune
je croque un chips, doigts gourds, les yeux clos à demi
le vent gèle
mes doigts, j’attends le train du soir,
le dernier pour Paris, pendant que juste en face
dans l’échelle des lucarnes flambant sur l’encre noire
la femme de ménage têtue passe et repasse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire