Voilà plusieurs années que
j'entends parler avec chaleur du festival de théâtre pour adolescents organisé
par le Préau, dirigé par Pauline Sales et Vincent Garanger, à Vire, en
Normandie, où je viens d'aller retrouver toute l'équipe d'A la renverse et participer à un débat sur le spectacle vivant pour/avec les adolescents. De retour de trois jours sur place aussi surprenants qu'intenses, je
comprends cet enthousiasme :
-
une programmation entière et extrêmement variée,
du plus drôle au plus noir, via des formes scéniques les plus diverses
-
une vraie place offerte aux adolescent/e/s dans
LEUR festival, plus de mille spectateurs par jour qui se sentent chez eux, au
théâtre, où ils et elles deviennent aussi, à d'autres moments de la journée,
praticiens amateurs, musiciens de scènes ouvertes, plasticiens en herbe dans
une rue entière consacrée à leurs installations…
-
une concertation sincère avec elles et eux, bien
en amont du festival, pendant toute l'année scolaire, dans tous les domaines
scéniques et sur tous les plans du festival
-
une passerelle concrète vers le milieu scolaire
dont les lycées, réaménagés, deviennent lieux de représentations éphémères et
de qualité, sous les yeux des élèves et des enseignant/e/s qui les redécouvrent
-
et puis une énergie de toute l’équipe qui
rejoint celle des jeunes dans un plaisir partagé, tous âges mélangés : dans le
hall de combien de théâtres, aujourd'hui, peut-on se retrouver à danser
joyeusement deux nuits de suite avec des adolescents, les équipes de création,
l’équipe du théâtre, leurs enfants et le voisinage…?
Chance
supplémentaire, cette année était tournée vers le Québec, dont les
professionnel/le/s de théâtre sont engagé/e/s depuis longtemps dans un travail
inventif pour et avec les adolescents. Quelle place faisons-nous à l'humour, ou
à la transmission via les pratiques amateur, si finement accompagnées dans les
Zurbains ?
Je reviens du
Préau pleine de questions énergisantes, que je sens partagées. Quant à celle,
de fond : pourquoi travaillons-nous pour les adolescent/e/s ?, elle trouve des
réponses éclatantes dans ce festival si bien pensé : parce qu'ils et elles nous
amènent à donner le meilleur de nous-mêmes, dans un travail aussi exigeant
qu'enrichissant qui touche ensuite un public de tous âges.
(article paru dans Le Piccolo de juillet)
Et encore un peu de Vire :
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