mercredi 23 juin 2010

Анк ! анг ! (я дикий гус)



Les Oi sauvages migrent jusqu'en Russie, la preuve : on les peint sur des papiers de chocolats…

lundi 21 juin 2010

Souvenirs du départ des Papilles




…en octobre dernier, à Blériot-Plage et Calais.

Délipéro des Papilles au Channel


Réveiller nos appétits

Je fonds devant tant de plaisir partagé entre enfants et adultes, autour des Papilles, ces explorateurs imaginaires partis de Blériot-Plage “à la recherche du meilleur goût du monde de toute la vie”. Lancée en octobre 2009, l’histoire s’est achevée ce soir, Saint Cornichon en Papillie, premier Délipéro au Channel, dans un festival de goûts, de mots et d’émotions reliés par cette fiction.

Toute la rencontre a été imaginée par les enfants du CM1 de l’Ecole de Virval. A 5 heures, collier de trombones de bienvenue autour du cou, bouquet d’herbes aromatiques à la main, les familles se sont assises dans le bistrot redécoré pour écouter chants et lecture de la correspondance entre Virgili, Vallèr et leurs enfants, puis goûter à tous les meilleurs goûts du monde de toute la vie découverts, inventés et cuisinés avec Marie-Jo toute l’année, jusqu’au génial CHOCO-CORNICHON (cf photo). Les grands frères et sœurs piétinaient devant le four à bois en disant : “moi aussi, je suis un Papillon !” ; les parents feuilletaient les cahiers du goût, visitaient l’expo, demandaient les recettes, se léchaient les doigts ; et les enfants faisaient le service et la visite du camp de base qu’ils avaient recréé avec amour, en grand costume national Papille qu’ils portaient tous fièrement pour l’occasion : chapeau exotique, tablier bleu, torchon à la ceinture et pansement au doigt…

Je voudrais que vous ayez pu assister à cet extraordinaire instant suspendu, un mois plutôt, lorsque nous leur avons expliqué que cette expédition qu’ils accompagnaient depuis le début de l’année était une histoire inventée pour eux. Ont suivi les deux plus belles minutes de silence que j’aie jamais entendues. Maîtresse comprise. Qui le savait. Nous les avons alors invités à nous rejoindre dans la création de cette expédition des Papilles, et ils ont tous replongé dans le plaisir de LEUR fiction, avec un élan décuplé.

C’est le défi du théâtre, aujourd’hui : renouer avec un plaisir accessible à tous, le plaisir de nos sens et des histoires inventées. Réveiller nos appétits. Réfléchir aux liens possibles entre les spectacles et le public, pour en inventer de nouveaux, plus surprenants, plus riches, plus actifs. Réveiller l’envie de nous retrouver. Les yeux brillants de tous ces enfants, leur moustache de tomate ou de chocolat, leur plaisir à remporter tablier bleu taché ou livret-souvenir et les sourires de leur famille, tous âges mélangés, vont nous y encourager.

mercredi 16 juin 2010

Louise et l'ours


Louise et son ours.
Photo de répétitions, prise par B. Algazi.
A suivre…

Un thé aux ours


Je suis heureuse que Béatrice Algazi monte ma pièce “Louise/les ours” en octobre prochain. Parce que son approche —très différente de cette de Patrice Douchet , et tout aussi personnelle — va donner une seconde vie, une seconde possibilité à Elinor, Ian, Louise et ses ours de partager leurs quelques semaines de coexistence tendre et tumultueuse avec nous, dans toute leur sensibilité.
C’est l’une des grandes richesses de l’écriture de théâtre : proposer des histoires et des personnages de fiction complètement ouverts à une infinité d’interprétations. Quelle chance pour moi d’assister à cette seconde naissance sur scène, dans un temps aussi rapproché. De celle-ci, j’attends beaucoup de l’approche physique, corporelle et organique annoncée, qui viendra habiter la sensorialité des mots et me fait déjà rêver. De la légère noirceur-tristesse de Louise. De la recherche de la “matière vivante” de ces grands ours blanc transparent.
D’autant que, dans l’atelier de Béatrice, je viens de rencontrer l’un de ces futurs ours, tout en fils soudés, en volumes transparents, qui disparait soudain lorsqu’on fait un pas de côté puis réapparaît lorsqu’on en fait un second, avec sa grosse tête étonnée qui se balance doucement au-dessus de nos deux mugs de thé fumant… Et les têtes de ses frères en train de sécher, scotchés contre les fenêtres ou posées à l’envers sur le dossier de chaises blanches alignées.
Comme j’ai hâte de les voir tous sur scène, maintenant, tous ces ours visibles-invisibles, de toutes les tailles, à roulettes, en papier de soie, en ferraille rouillée, en plastique de bâche, en bois… !

Première du spectacle le 19 Octobre 2010, au Lavoir Moderne Parisien, mise en scène de Béatrice Algazi, avec le collectif Scène Infernale, et représentations jusqu’au 6 novembre puis tournée.
Renseignements : www.sceneinfernale.org

Ps1 : Patrice Douchet a créé “Louise/les ours” en mars 2008, au Théâtre de la Tête Noire qu'il dirige, à Saran (45), et ce beau spectacle tourne toujours, cf post du lundi 12 avril, dans ce même blog.

Ps2 : “Louise/Björnarna”, la cousine suédoise de “Louise/les ours” et de “Louise/les ours”, naîtra le 8 mars 2011 au Riksteatern, à Stockholm (Suède), dans une traduction de Marie Kraft et Erik Uddenberg soutenue par Beaumarchais. A suivre !

Sous la quatre-voies




Je viens de finir d'écrire “Sous la quatre-voies”, la troisième partie du “Jardin de Personne” puis du “Terrain Synthétique”.
Après avoir été une friche en pleine ville, terrain de rêve des enfants, puis un terrain de sport synthétique entouré de grillage, point de rendez-vous des mêmes enfants devenus ados, c'est une immense quatre-voies qui surplombe maintenant l'endroit, ses énormes piliers plantés au milieu des grillages rouillés, dans les hautes herbes repoussées. Plus qu'un enfant, Lilie, et puis une jeune femme en robe rouge, un jeune homme muet, monsieur le maire et un ange. Le temps n'est plus linéaire, la nourriture tombe de la quatre-voies, jetée par les portières des voitures, Lilie et l'ange écoutent les voix empilées, transparentes, sous la terre, et c'est un nouveau mercredi.

lundi 14 juin 2010

Ec = ½ mv2 (titre provisoire) ou Crash Text : le retour


Que deviennent les textes de théâtre, une fois écrits ? Parfois montés, parfois édités, ils se déposent souvent doucement au fond des tiroirs des écrivains où ils attendent, immobiles, que quelqu’un s’en (re)saisisse. J’ai eu la chance, à Amiens, en avril 2010, d’assister au “Crash Texte” de ma pièce “Le Noyau”, mené par le Kollectif Singulier. Cette expérience inédite (catapulter un texte contre une scène de théâtre pour qu’il explose, révélant son cœur) m’a tellement impressionnée par sa force que je veux continuer à travailler son incroyable énergie cinétique et toute la richesse de ses frottements artistiques.
Les éclats du “Noyau” encore brûlants dans ma main, je repars donc à l’assaut de mon obsession humains/végétaux pour chercher comment ce Crash Texte a déformé, accéléré et agi sur cette histoire et mon écriture, mon rapport à la scène, au public et à la représentation. Un travail en boomerang d’écriture à travers l’espace-temps, lancé à la Maison du Théâtre… pour y revenir.

(Ec = ½ mv2 est la formule de l'énergie cinétique = la vitesse que possède un corps du fait de son mouvement réel.)