jeudi 2 septembre 2010

Festival d'Almada


La vibration des mots sur le plateau

Quelle que soient les crises qui nous touchent, ce qui importe ce sont nos questionnements communs qui nous font aller de l’avant. Le festival d’Almada est l’un des lieux de questionnements artistiques les plus vivants et chaleureux que je connaisse et, comme l’an dernier, j’en suis repartie pleine d’énergie, d’émotions, de projets et de souvenirs forts : la langue portugaise/d’autres en écho, la vraie attention et disponibilité de toute l’équipe du TMA, l’instantané de la feuille du soir, les discussions sous les lampions-yeux de poissons, le bruit de mer des branches des arbres autour de la Casa de cerca, les nuits de Caparica trouées d’aboiements de chiens errants, l’humour et la réflexion de la rencontre avec Claude Régy à la cafétéria, le bleu mosaïque de ce théâtre debout contre le ciel, l’odeur du papier brûlé, la présence physique d’un cheval sur scène, le vertige du grand 8 projeté, manuel-manuel, le goût de la dorade grillée sous mes yeux, dans la fumée…
Mon grand choc théâtral, cette fois, a été “Ode maritime”, qui résonnait si fort avec les quais/cais réels, si proches, avec la langue portugaise et avec la lecture, quelques heures auparavant, des 10 chansons de Camoens par Luis Miguel Cintra. Une grande plongée dans la vibration et la chair des mots sur le plateau, dans cette relation fragile, éphémère et extraordinaire portée par la langue qui fonde notre théâtre vivant.
Comme le dit Vasco dans “Marzïa” : “la golova suit pas aussi vite que le corpo”, et je suis encore habitée par toutes ces sensations, malgré mon retour en France et le temps passé. Alors longue vie au festival d’Almada et au TMA…