A rester à la maison, ils et elles prirent l'habitude de se raconter leurs rêves, au réveil, surtout les matins de pluie. Un jour, quelqu'un rêva que la ville était envahie par des ours blancs géants qui s'asseyaient sur les trottoirs, contre les murs, pattes en avant, pour se gorger de soleil, leurs longs poils transparents tintant doucement au vent comme des pendeloques de verre. La ville sans humains leur appartenait, ils marchaient même sur les toits la nuit, quand personne ne regardait par la fenêtre, ils volaient dans le ciel comme des nuages et lorsqu'ils effleuraient un mur de toute leur lumière, ils effaçaient toute sa crasse, toutes ses vieilles affiches, tous ses tags, comme une gomme vivante qui remettait le monde à neuf.
Staying at home, they got used to share their dreams, when they woke up, specially on rainy mornings. One day, someone dream about the city being invaded by giant polar bears who sat on the sidewalks, their back against the walls, to enjoy the sun warmth, their long transparent hair tinkled in the wind like glass pendants. The city without human beings belonged to them, they even walked on rooftops, at night, when no one was watching at the windows and they flew in the sky like clouds and when their light skimmed a wall, it removed it from all its dirt, old posters, tags, like a living erase putting the world anew.
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